Le journal de bord de Loreta Mander, juin 2014
Écrit par Loreta Mander   
Dimanche, 29 Juin 2014 12:34

Loreta nous présente son journal de bord pour juin.
 "Eté et vacances obligent, j’ai commencé un dimanche et je termine un dimanche. A tous ceux qui s’envolent vers des horizons ensoleillés, maritimes ou montagneux, je souhaite d’excellentes vacances. Vous avez bossé un an en attendant ce moment magique qu’on appelle vacances. Une évasion de quelques jours, quelques semaines pour enfin se reposer, alors profitez-en un maximum. A ceux qui ne partent pas parce qu’ils n’ont pas envie, n’ont pas les sous ou pas le temps, bonnes vacances également. Il y a tant de belles choses à faire chez soi ou dans les environs. Pensez à ceux qui ne partent pas parce qu’ils sont malades, hospitalisés ou simplement morts (et oui, ça arrive à tout le monde) et dites-vous que vous avez la chance d’être vivants, sur vos deux pieds, pouvant aller où bon vous semble. Alors qu’attendez-vous pour être simplement heureux en profitant de ce que votre vie vous offre. Keep the best and fuck the rest……"

 

 

 

Dimanche 1er juin 2014

Il est des personnes qu'on a la chance de croiser sur sa route. José Jaminon, luthier exceptionnel, fait partie de ceux-là. Une belle personne passionnée, qui aime le travail bien fait et la musique, qui a des doigts d'or et un coeur immense. Sur base de corps de guitare que je m’étais amusée à customiser, il a fabriqué deux guitares exceptionnelles. Des pièces uniques qui vont rejoindre l’armada à cœur jumeau. Mais que ça fait du bien de commencer le mois au soleil en rencontrant des êtres vraiment humains, qui font les choses juste parce qu’ils en ont envie et qu’ils aiment leur art.

 

 

 

Jeudi 5 juin 2014

Je ne sais pas si il s’agit d’un hoax ou si c’est la vérité vraie, mais je viens de lire un article sur internet qui m’a laissé vraiment pantoise. Il semblerait qu’à Paris, un restaurant très spécial, trendy et huppé vient d’ouvrir ses portes. Leur spécialité : servir du bébé panda. Pendant qu’une partie de la planète s’esquinte à protéger cet animal en voie de disparition, jusqu’à les choyer mieux que des humains dans des zoos, l’autre moitié se délecte à les bouffer. Non, mais. A quand un resto en vogue où on pourra bouffer du con, de préférence jeune, afin d’éviter sa prolifération et sa reproduction. Le tout dégusté devant un écran géant où on pourra regarder une belle corrida avec mise à mort, assis sur des fauteuils en peau de tigre, sous des défenses d’éléphant en ivoire. On pourra y discuter en paix de nos dernières chasses en Afrique et rire du fait qu’on a voulu tuer un gorille et comme on n’avait pas chaussé les bonnes Ray Ban, on a tué ses petits. Bande d’ignares. A cause de vous, la planète fout le camp. Vous n’avez aucune conscience, aucun respect. Vous ne pensez qu’à vous mirer le nombril au travers du regard de quelques imbéciles qui vous respectent parce que vous possédez des hectares de forêts en Amazonie, que vous êtes occupé à abattre impunément pour en faire des pipes à l’essence rare et chère.

Il existe toujours une frange de gens, que rien ne touche si ce n’est leur bien-être. Je suis simplement révoltée.

 


 

Dimanche 8 juin 2014

Il fait chaud. Beaucoup trop chaud pour moi. J’ai des difficultés à respirer. Avant de rejoindre un festival, nous passons chez José, notre ami luthier, pour prendre possession de la José rouge, la nouvelle gratte de cœur jumeau. Elle est très chouette et sonne super bien. En plus, c’est moi qui l’ais peinte. Je suis un peu fière. Un peu de moi dans ces engins musicaux me fait très plaisir. Et puis, c’est toujours un réel plaisir de rencontrer José. Je l’écouterais pendant des heures. Il est tellement passionné et a le sens du travail bien fait. En route pour quelques photos musicales. Un petit festival de Tribute, ça va être sympa de revoir des tas de copains et copines, qu’on ne voit qu’aux festivals. Heureuse aussi d’avoir rencontré un ami virtuel en vrai et pas seulement sur son mur. Il vient de perdre sa douce il y a quelques semaines, emportée par le crabe. Pourtant, elle s’est battue ferme, jusqu’à la dernière seconde. Il s’est oublié dans ce combat et maintenant, il doit réapprendre à vivre. Je voyais bien dans son regard que c’est très dur. On a beau dire que le temps arrange les choses, il y a des voyages qui ne s’estompent pas aussi rapidement. Je lui souhaite tout le courant d’ondes positives possibles, afin qu’il y arrive rapidement. Ce fût un très bel échange. Il y arrivera car elle lui aura certainement transmis le sens du combat pour la vie. J’étais en bonne forme pour la tchatche, pour les photos et l’ambiance. Oui, mais, aller dormir, en plein orage, à 2 heures du matin, ça n’est décidément plus pour moi, pour nous. Je ne me rends pas compte que je vais au bout de mes forces, tant que je suis occupée et puis, berdaf, c’est l’embardée comme on dit en Belgique. Il y a eu des orages apocalyptiques, des éclairs toutes les demi-secondes. Est-ce la conjugaison de la fatigue physique et de l’électricité dans l’air, mais le réveil du lundi a été, disons, un peu rude.


Lundi 9 juin 2014

Retour à la maison pour retrouver le chat qui nous a accueillis avec plein de câlins. Je pense qu’il était surtout content de nous revoir après les orages de la nuit. Il avait les poils hérissés. Il n’a pas voulu nous dire si c’était dû à une overdose de sommeil ou à l’électricité de l’air. Moi, je n’en mène pas large. Un peu comme une zombie. Aujourd’hui ça sera walking dead. Je suis à bout de forces, un peu comme après les chimios. J’essaye de faire quelque chose, mais je suis exténuée. Je décide, contre mes convictions, de me poser dans le divan, où j’ai passé quelques heures dans les bras de Morphée. Que je n’aime pas être dans cet état. Ceci dit, cœur jumeau m’avait prévenue. Depuis le temps que je gère, je n’arrive pas à me poser quand je sens la fatigue et parfois, je vais trop loin. C’est bien fait pour moi et, comme ça, j’ai l’occasion de récupérer ferme.

 

 

Mardi 10 juin 2014

Réveil encore un peu balourd, mais je sens que ça va aller. Ce matin, c’est la corvée des courses. Le frigo est vide et il faut bien se sustenter, donc en route pour l’hypermarché. Vivement que la coupe du monde soit terminée, car on en a fait une campagne marketing hors du commun. J’espère pour les sponsors que la Belgique ira loin dans la compétition, parce que sinon on bouffera des fromages et du pain noir-jaune-rouge pendant de longs mois. C’est fou comme l’imaginaire des publicitaires se débride pour pareille occasion. Je ne suis pas fan de foot, loin de là. Mais, pendant la coupe du monde, en bonne citoyenne, je regarde quand même les matchs de la Belgique (et de l’Italie aussi, ma seconde patrie). Mais les pubs à la radio, à la télé, l’envahissement des rayons par tous nos produits habituels déguisés en « diables rouges », ça commence à friser l’indigestion. A peu près 8 voitures sur 10, arborent un élégant préservatif de rétroviseur et devinez quoi …. aux couleurs du drapeau belge. Pendant 3 semaines, la Belgique sera figée et tout le monde se sentira appartenir à un seul et même pays. On dirait que le monde s’arrête de tourner. On n’a pas encore de gouvernement (et on n’est pas prêts d’en avoir un), les salaires stagnent, on parle de réduire le montant des retraites, il n’y a pas assez de crèches, mais tout le monde s’en fout. C’est la trêve du foot. Que le réveil sera difficile, un peu comme le mien hier matin. Si, au moins, ça pouvait rassembler les gens. Mais, il y a fort à parier qu’on se tapera sur la tronche après un match raté. Que voulez-vous ma pauvre Suzette, c’est la vie.

J’ai quand même mon petit coup de gueule du jour…. nos amis (c’est une blague hein) les politiciens ! Très occupés à discutailler de leurs gueguerres internes, du cumul de leurs mandats (une véritable honte), du numéro de leur nouveau siège et j’en passe. Pendant ce temps, un grand nom de la distribution ferme plusieurs magasins en Belgique en mettant presque 2000 personnes sur le carreau. C’est pas beau ça ? Pendant aussi qu’un ponte de la finance nationale se dit qu’en baissant le montant des retraites, le pays ferait des économies. Lui, il empoche quelques centaines de milliers d’euros par an en jetons de présence augmenté de son salaire. Tu as peut-être oublié un petit détail mon grand. Si nous, les retraités, n’avions pas laissé la moitié de notre salaire pendant environ 40 ans, en espérant en récupérer une infime partie à notre âge avancé, tes jetons de présence, tu pourrais t’en faire des cataplasmes ! Espèce d’ingrat. On appellerait cela la solidarité. OK, le système est ainsi fait, on n’y peut rien, on ne veut rien y pouvoir et on paye. Pendant toute notre vie professionnelle. Mais c’est, à mon sens, une solidarité à sens unique. C’est un peu comme si tu mettais tes sous à la banque et qu’à la fin, ton banquier aurait tellement fait le mariole avec tes avoirs, qu’il ne te resterait plus rien. L’exemple est mal choisi, puisque c’est ce qui s’est passé. Et hop, c’est encore nous qui avons renfloué ces pauvres banquiers, qui, sans l’état (càd nous), allaient vers la faillite. Mais ils ne nous ont jamais rendu ce que nous leur avons prêté pour se redresser. Je voudrais bien voir moi que j’emprunte à la banque et que je décide de ne plus rembourser. Il paraît que je risquerais même la prison. Et bien, pas eux. Justice pas juste ou pas égale pour tous. En un mot comme en cent, vous me dégoûtez. Votre devis devient de plus en plus, faites ce que je dis, mais pas ce que je fais. Et ce sont toujours les mêmes poches qui se remplissent. Mais bon, on ne va pas se révolter pour si peu, pensez donc !


Mercredi 11 juin 2014

Pfff…. aujourd’hui c’est le jour de la BA, le jour « hôpital ». Rendez-vous à 10h30. Retour casa vers 14h pour une injection d’une demi-heure. Ca me gave. Et puis, c’est toujours le même rituel, comme une pointeuse. Toutes les 3 semaines, tu prends ta petite auto sur la même route, tu passes ta carte de parking, tu te gares dans le parking 7, tu passes les portes automatiques (que tu risques à chaque fois de te prendre en pleine face, parce que pour des raisons de sécurité, quand tu entres elle s’ouvre vers toi), tu prends ton ticket (comme chez le boucher), tu attends patiemment ton tour (aujourd’hui à cause du jour férié, la salle d’attente débordait), quand ton numéro s’allume, tu te rends vers la réceptionniste, tu lui présentes ta carte d’identité, elle te remet un bracelet (genre entrée de festival, mais sur lequel il n’est pas écrit photographe, mais « patient » = patient en français !), tu te rends au siège attribué (aujourd’hui le 225), tu t’installes, tu vas te chercher un café dans le mug posé sur la table de chevet à ton intention, tu bois ton café (qui est toujours d’une qualité douteuse), et tu attends. Tu attends et tu attends encore. Tu vois défiler les patients. En curieuse, tu écoutes distraitement les conversations. Et aujourd’hui, on a eu le plaisir de se farcir un accompagnant qui devait être sourd, vu qu’il utilisait son i-phone avec le haut-parleur, jusqu’à ce qu’un patient lui fasse comprendre que ses conversations n’intéressaient personne. C’est qu’il était vexé le bougre. Quelle pénitence ces gens qui n’arrivent pas à se passer de leur moule à l’oreille pour dire tout et n’importe quoi, n’importe où et à n’importe qui. C’est leur problème, me direz-vous. Sauf, qu’ils emmerdent tout le monde. Tu croises les « téléphoneurs » en masse. Dans la rue, au magasin, à l’église, chez le toubib, au restaurant. Bientôt, on te greffera les écouteurs à la naissance. Merde quoi, un peu de respect pour les autres qui en ont déjà assez avec leurs problèmes, sans devoir se farcir vos conversations à la con, du genre « t’es où ? », « tu fais quoi ? ». Voilà, ça c’est dit !

Vu le médecin qui me dit que tout roule. Tu crois peut-être que j’en doutais. Il me demande si je n’ai pas de plaintes particulières. Non. Enfin si, mais je ne te le dirai pas. Dès que tu dis que tu as un ongle incarné ou un doigt enflé, zou, direction scanner et une batterie d’examens. J’ai appris la prudence avec le temps. Si les petits désagréments restent supportables, je n’en parle pas. Je sais quand je devrai te dire ce qui ne va pas, c’est que ça sera plus grave. J’ai juste les doigts enflés à cause de la chaleur. Ca n’est pas bien grave tout ça, hein ? J’ai eu aussi la surprise de me retrouver en face d’un pote musicien qui vient également se faire soigner. Bienvenue au club mon gars. Un peu comme en prison, il me demande si je viens ici depuis longtemps et pourquoi. C’est drôle comme conversation. Très private joke. Et puisque tout va bien, je m’en retourne auprès de cœur jumeau après l’injection. Repartie pour 3 semaines de liberté et de moments présents. Dans 9 semaines, on fait les contrôles réguliers.

 

 

Samedi 14 juin 2014

J’ai commencé ce mois en me réjouissant d’avoir encore l’occasion de rencontrer des gens hors du commun de par leur passion et leur humanité. Et bien aujourd’hui, force est de constater qu’il est triste de se rendre compte que des personnes qu’on apprécie sont des faux-culs. Sans commentaire et comme je n’ai plus de temps à perdre avec ces gamineries, je les raye tout simplement de mon calepin. Juste une petite réflexion sur une qualité qui s’appelle l’humilité. Quelque soit notre âge, on apprend toujours. De nos propres expériences, des autres et de la vie. Comme disait un acteur français qui s’était essayé à la chansonnette « je sais, je sais », mais il termine en avouant qu’on ne sait jamais. Dans toute passion ou métier (ceci dit ces deux éléments devraient n’en faire qu’un), on est fier de ce qu’on réalise. On a toujours pompé quelque chose chez quelqu’un en fonction de nos goûts, mais on a essayé de se trouver un style personnel, ce petit plus qui nous donne envie de faire mieux, d’avancer. Et on s’aperçoit rapidement qu’on peut toujours faire mieux. Regarder le travail des autres et en apprécier l’âme de celui qui l’a réalisé reste pour moi, un exercice toujours agréable. Me retrouver face à des pseudo-artistes qui te disent droit dans les yeux qu’ils ont tout compris, qu’ils sont des grands pros et que c’est pour cela qu’il travaille pour l’agence XYZ, qui se permettent de dire qu’eux, au moins, ils ont tout compris, me donne juste de l’urticaire. Mais, cher artiste, il faudrait te réveiller et te rendre compte que tu n’es pas seul sur terre, qu’il y a une valeur essentielle que tu oublies, celle de l’humilité. Ca ne s’apprend pas (sauf quand on a pris une bonne claque dans la figure), c’est inné. Je te plains l’artiste, du plus profond de mon cœur, même si tu ne vaux pas la peine que j’en parle. Des gens comme toi tomberont bien un jour sur quelqu’un qui les remettra sérieusement à la place qui est la leur, c’est-à-dire au bas de l’échelle, puisqu’on ne sait jamais tout. En plus, ils sont un peu cons, vu qu’ils véhiculent leurs imbécilités au travers d’amis (mais qu’ils ne savent pas qu’ils sont nos amis). C’est encore plus bièsse. Je ne peux pas respecter de telles personnes, elles n’ont rien à faire dans mon entourage. Ils polluent mon oxygène. Si tu n’as pas de cœur, tu es forcément banal, donc tu ne transmets aucune émotion. En aparte, j’ajouterai que cet artiste produit une œuvre qui court dans les autres, sans particularité, sans âme. Si être artiste signifie uniquement de montrer aux autres qu’on était là et qu’on était devant, je ne vois aucun intérêt à continuer à pratiquer son art. Point final au coup de gueule.

Belle journée avec des jeunes musiciens, passionnés eux aussi qui essayent de se frayer un chemin à travers les couloirs de l’univers musical. Mais quelle galère. Et le cas n’est pas unique. De la bonne musique, des beaux textes, mais la difficulté de pouvoir vivre de leur passion. Tout étant géré par le pognon, de nos jours. Pour jouer, ils le pourraient, mais principalement gratuitement. Comme ce restaurateur qui propose aux musiciens, pour se faire connaître, de venir animer des soirées dans son établissement. Très justement, l’artiste lui répond qu’il cherche lui aussi un restaurateur à domicile qui, pour se faire connaître, pourrait venir cuisiner gratuitement. Il faudrait quand même se rendre compte que, artiste, ouvrier ou patron, nous avons tous des factures et un loyer à payer. C’est fou ce que les mois filent. Du 1er au 31 ou au 30, voire même au 28, juste quelques jours et, oups, il faut payer à nouveau. Ils devraient proposer à leurs créanciers de les rémunérer en chansons ou en œuvres d’art. Et non, ça ne marche pas comme ça. Un franc reste un franc, il ne se remplace pas.


Lundi 16 juin 2014

Que dire de la météo ? Il fait beau pour un mois de novembre. J’ai à nouveau froid. Il n’y a plus de saison ma pauvre Georgette. Tant pis, on fera avec. Une couche, deux couches, trois couches et voilà le travail.

On est en plein dans la coupe du monde de foot. Et ça va bon train sur les réseaux sociaux, dans les gazettes ou devant l’étal du maraîcher. Les pour, les contre, les jerefaislematch, les dubitatifs, les jesaistoutet sijetaisaleurplace jauraispasfaitainsi. C’est fou ce qu’un événement « national » ameute les opinions. Le pays se fige. Les rétroviseurs se parent d’un beau gant de toilette aux couleurs noir jaune rouge et on devient tous patriotes. J’avoue que, de temps en temps, je me laisse prendre au jeu. Même si je sais que ça n’est pas bien, puisque organisé dans un pays qui a fait un nettoyage inhumain des abords des stades. Ceci dit, ils le font même quand il n’y pas de coupe du monde. Les déclarations de l’organisation qui sont à la limite de la nausée, au nom du sacro-saint pognon. Et pendant 4 semaines, toute la Belgique se fout pas mal du gouvernement en devenir ou peut-être pas, des centaines de jours sans gouvernement, des querelles linguistiques et tout ce qui fait le charme de notre beau pays. Ca nous fait une trève. Dans mon quartier, ils ne sont pas exubérants quand X ou Y gagne, mais moi je chante l’hymne national italien quand mon équipe (je dis mon, comme si je montais sur le terrain avec eux) évolue derrière le ballon. Pour moi, c’est un jeu comme un autre et je ne fais de mal à personne.


Mercredi 18 juin 2014

Hier, je me suis lancée dans la fabrication d’un cramique. Vous me direz qu’il suffit d’aller chez le boulanger et l’acheter. Ben non. Moi, je préfère savoir ce que je mets dedans. J’avais trouvé un chouette livre de recettes belges. OK, j’y vais. Déjà, la première étape me semble bizarre. Il a une drôle de gueule le pâton. Puisque j’ai commencé, je vais jusqu’au bout. Peut-être que ça doit être ainsi. Et bien, non. Il faut toujours se fier à sa première impression qui est souvent la bonne. Au bout du bout, la pâte n’a pas gonflé. Comme le Canada Dry, elle a le goût mais pas l’aspect… ou le contraire. Mais je me dis que si je ne sais pas faire un cramique, au moins je sais comment on fabrique les briques. Didju que c’est dur. Aux oiseaux, le cramique. Mais, même eux, certainement après 2 becs cassés, n’en veulent pas. J’espère que les taupes sont moins regardantes (si je peux me permettre ce jeu de mots idiot). Mais comme je n’aime pas rester sur un échec, j’ai attaqué un craquelin, mais celui-là, je vous le recommande. Après vérification, les proportions de la recette du cramique n’étaient pas les bonnes et ils ont oublié des étapes dans la recette. Bande de nazes.

Confier l’écriture d’une recette à un mec qui ne mange que chez Mc Do, c’est comme confier la garde de ton lapin à un chasseur. Ca s’appelle l’expérience, non ?

 

 

Samedi 20 juin 2014

Régulièrement, je vais lire des textes sur des sites ou des pages Facebook qui traitent des malades du cancer. Ils y parlent de recherche, donnent des petits trucs qui facilitent la vie et publient souvent des témoignages de malades. Je me suis attardée sur un témoignage d’une dame qui a eu un cancer du sein il y a environ un an et qui a publié un texte. Celui-ci traitait de l’attitude des gens (les « autres » les « pas malades ») face à la maladie et qui lancent des phrases parfois assassines, mais jamais méchantes. Chacun réagit comme il le sent, mais j’ai trouvé ses mots très agressifs. Au fond de moi, je me suis dit que cette dame n’avait pas encore accepté la maladie et elle se rebelle contre tout. Ca fait aussi partie du processus de guérison vers une certaine paix intérieure. Il faut bien avouer que certaines phrases sorties de leur contexte sont étonnantes du style : Je comprends bien ce que tu vis, ma belle-mère a eu aussi un cancer du sein et elle est morte l’an dernier, aujourd’hui on guérit bien du cancer ça n’est pas si grave, oh tu as eu des chimios et tu es encore malade, si ça m’arrivait je ne pourrais pas vivre avec l’idée de perdre mes cheveux, et j’en passe. Il faut bien se dire que la maladie met très mal à l’aise. Cette gêne pousse même certains à vous tourner tout simplement les talons pour ne pas avoir à vous affronter. Surtout le cancer. Il ne choisit pas ses victimes, il frappe au hasard. Aujourd’hui moi, demain, peut-être toi. Elle fait mal hein cette phrase ? Et pourtant c’est la réalité. Quand on est confronté à la maladie d’un ami, on ne sait pas quoi dire. Les seuls mots qui nous viennent, comme en cas d’un décès ou d’un événement dramatique, sont souvent d’une banalité évidente. Alors qu’on peut consoler, écouter, dans ces cas-là, on reste sans mots intelligents et intelligibles. Tout simplement, parce que ça fait peur, parce qu’on veut masquer la réalité du demainc’estpeutêtremoi. On ne comprend les autres qu’au travers de nos expériences, de notre éducation et de notre état d’esprit. Et celui-ci est tellement différent d’une personne à l’autre. Je pense qu’il faut être tolérant dans ces cas-là. Il faut accepter la maladresse, tant qu’elle n’est pas empreinte de méchanceté. Il faut l’interpréter et le principal, n’est-ce pas qu’on prend de nos nouvelles et qu’on essaye de partager avec notre désarroi. Cependant, il y a parfois un plaisir pervers à dire tout de go à une personne qui prend de vos nouvelles sans vous connaître « ça va, j’ai un cancer ». Le visage de l’interlocuteur change radicalement et on lit le malaise dans ses yeux. Il se demande si il n’a pas commis une gaffe et il s’excuse. Mais non, t’as pas à t’excuser, c’est ainsi. Tu me demandes si je vais bien, je te fais juste le topo de ma réalité.

Mais le pire au travers de tous ces sites et pages, c’est qu’on arrive à une espèce d’escalade du meilleur battant. C’est le comble. Comme quoi, on tire toujours avantage de tout. Chaque site a son ou sa battant(e). Pire, dans les commentaires de ces pages, on imagine presqu’une certaine jalousie entre battantes, du genre « moi c’est pire et je ne le crie pas sur tous les toits ». Même dans la maladie, certains voient une émulation. Mais, je crois rêver. Comme disait l’ami Andy « you can be hero, just for one day ». La Star’Ac du cancer… and the number one is…. Tout ça commence un peu à m’énerver. Bon, on passe à autre chose sinon je vais devenir désagréable. Chacun fait comme il veut, quand il veut. I am who I am, your approval is not needed.


Mardi 24 juin 2014

Dimanche nous sommes allés loin, très loin …. Enfin au fin fond de l’Ardenne. Arnaud, mon fils, y habite. C’est un endroit superbe. Nous avons passé une super belle journée. Encore un amas de moments présents intenses.

Dimanche, l’idée m’a pris d’un peu désherber ce qui devait, au départ, être un potager. Au fil des années, je me suis rendu compte qu’à part rosiers, framboisiers et fraisiers, seules les mauvaises herbes de toutes sortes y poussent. Ceci dit, vive les fraises et les framboises qui me permettent d’avoir des confitures, du coulis et autres préparations toute l’année. C’était sans compte sur l’amour immodéré que me portent les insectes, surtout les piqueurs. Moralité, une petite démangeaison au bras droit qui vient de se transformer en deux jours, en une immense plaque enflée et rouge foncé. Si ça continue à gonfler, j’irai quand même consulter. Ca n’est pas une guêpe, c’est certain, parce qu’avec celles-là, c’est direction hôpital directement, vu que je fais une allergie immédiate et impressionnante. J’ai même une injection d’adrénaline sous la main au cas où, c’est vous dire. Il ne me manquait plus que cela. Mais, cool, pas de fièvre, juste des démangeaisons, mais qu’est-ce que c’est désagréable. La semaine dernière, j’étais en mode test de recettes de cuisine. Pour le cramique, c’est sûr, celui du boulanger est meilleur, le craquelin (il était vachement bon celui-là), la tarte au sucre et à l’orange (délicieuse) et les diverses confitures au départ des fruits qui poussent à profusion et, bien entendu, en même temps. J’ai retrouvé ma sorbetière, que j’avais achetée en son temps. Mais, comme la plupart des appareils et autres robots ménagers, tu les utilises une fois et puis, ils prennent la direction de l’armoire, sans jamais en sortir. J’ai commencé par la glace vanille et la glace café. Encouragée par le résultat, je me suis dit que j’allais tester des choses. Et pourquoi pas une glace à la Chimay bleue ? Je vous en dirai des nouvelles. Notre petit coin terrasse fleurie est en train d’exploser de différentes couleurs, où j’aime m’asseoir et contempler. Qu’est-ce qu’on est bien à glander. Mille excuses pour ceux qui me lisent et qui doivent encore travailler, mais, je me répète, c’est bon de glander.

Un petit coup de gueule quotidien. Hier, je faisais mes courses dans un hyper-marché dont le nom commence par C. Vous voyez de quoi je parle. Sur les t-shirts du personnel, il est écrit qu’ils vous aident avec plaisir. Je me demande si le suffixe « avec plaisir » est vraiment d’application. Le distributeur de clopes était bloqué, je me suis donc rendue, avec le sourire je précise, auprès de la chef-caissière en charge ce lundi matin. Je me poste près de son mirador et j’attends. Comme tout citoyen bien éduqué, je dis bonjour. Pas de réponse. Je souris (un peu jaune j’avoue), pas de réaction. La « chef » continue à vaquer à ses occupations, à courir d’une caisse à l’autre, en m’ignorant comme une merde au milieu d’un champs. Je suis de très bonne composition, mais ma tolérance a un seuil de limite quand même. Au bout de 7 minutes exactement, je l’interpelle, juste pour savoir si elle m’avait vu. J’en conviens, elles courent, elles ont beaucoup de boulot, mais je me suis aussi dit qu’un « bonjour Madame, vous permettez que je termine ? » n’aurait sans doute pas été superflu. D’où l’écume qui me monte aux lèvres. Dès que j’ai compris que la chef en question ne me prêterait aucune attention, si je n’élevais pas le temps, je me suis décidée à lui livrer le fond de ma pensée, en lui conseillant de supprimer « avec plaisir » sur son t-shirt, vu que je lisais en lettres fluo sur son front « avec quoi tu viens toi, tu ne vois pas que tu m’emmerdes ?». Très étonnée, elle me voit, me toise et bredouille 3 mots en essayant d’être aimable. Ce n’est pas ma faute si t’es mal levée, si tu fais un job qui t’ennuie, je suis juste une cliente qui voudrait récupérer ses clopes dans l’appareil. Je n’aime pas ce genre de conflit, mais, quand même. Un peu de compassion pour une cliente qui veut juste repartir avec la totalité de ses achats. Sur ce, 1000 excuses de t’avoir dérangé, je ne le ferai plus, je le promets. La prochaine fois, j’enverrai un bon coup de botte dans ton distributeur de merde jusqu’à ce qu’il tilte et me délivre la précieuse marchandise. Promis.

 

 

Jeudi 26 juin 2014

Et bien, on y est. Une crise politique qui risque de durer encore un moment. Fera-t-on mieux qu’en 2010 avec 541 jours sans gouvernement ? Ceux qui me connaissent, savent que je ne fais pas de politique. Je ne suis qu’une citoyenne lambda qui, comme les vaches, regarde passer les trains. Hier, on a eu raison du premier formateur, on attend la suite …. Informateur I, II et III, négociateur, décorticateur, re-négociateur, et j’en passe. On n’a pas encore essayé le tracteur ? Ben oui, quelqu’un qui nous tirerait vers le haut plutôt que de se disputer dans la cour de récré. Je ne verrais qu’un Abbé Pierre ou une Mère Teresa, mais nos dirigeants ne savent même pas où se trouvent Bogota et les quartiers pauvres sur une carte.

On a déjà essayé les poildecuteurs, voleurs, menteurs, losers, prometteurs, taspaslheure, fossoyeurs et autres emmerdeurs. Que vont-ils encore nous trouver ? Le lapin s’est enfui du chapeau, dirait-on. C’est beau de promettre, de dire que pour que ça aille mieux, il faudrait faire ceci ou cela, mais aucun n’a dit comment. Je mens un peu, parce que des solutions, ils en ont, mais pas pour eux, pour nous les actionnaires de l’état. Augmenter l’âge de la retraite à 70 ans, comme ça on sera mort avant d’y arriver. Diminuer les allocations de toutes sortes, rendre les pauvres encore plus pauvres et, par conséquent, les riches encore plus riches. Oh, non, ça n’est pas de la démagogie, mais de l’ennui, voire même une pointe d’énervement. Ca me gave de les voir discutailler, accrochés à leurs sièges rémunérés pour ne pas les perdre, à contrecarrer des lois qu’ils ont eux-mêmes voté (par exemple, le cumul des mandats), à calculer, à négocier, mais les problèmes importants restent en affaires courantes, comme ils disent. Et ce qui est étonnant, c’est que le pays continue de tourner. Certes, un peu de travers, mais il tourne. Le fameux compromis à la belge. Ca devient de moins en moins drôle. Armée mexicaine, nous voici. Plus de chefs que de citoyens. Mais on ne va pas changer le monde pour si peu, hein ? Chacun pour sa g….., surtout la leur. J’arrête, je commence à ressentir des palpitations négatives dans mon petit cœur. Et ça, c’est pas bon pour moi.

Bien que je sois concernée par tout cela, je me dis que tout élément négatif nuit à ma santé. Tout comme les tris réguliers que j’ai tendance à faire parmi des amis ou des connaissances. J’ai un très grand cœur, tellement grand que, parfois, un écriteau clignote sur mon front en lettres fluo, sur lequel il est écrit « bonasse » pour ne pas devenir grossière. J’aime échanger, discuter, écouter, mais je ne suis plus là pour porter les valises des autres. Loin d’être un comportement égoïste, il me protège des mauvaises ondes, desquelles je n’ai absolument pas besoin. J’ai mis plus de 10 ans pour arriver à cet état d’esprit et je compte bien y rester fidèle jusqu’au bout. La conséquence est que je n’arrive plus à supporter le mensonge (surtout entre amis) et les faux-culs.


Dimanche 29 juin 2014

Eté et vacances obligent, j’ai commencé un dimanche et je termine un dimanche. A tous ceux qui s’envolent vers des horizons ensoleillés, maritimes ou montagneux, je souhaite d’excellentes vacances. Vous avez bossé un an en attendant ce moment magique qu’on appelle vacances. Une évasion de quelques jours, quelques semaines pour enfin se reposer, alors profitez-en un maximum. A ceux qui ne partent pas parce qu’ils n’ont pas envie, n’ont pas les sous ou pas le temps, bonnes vacances également. Il y a tant de belles choses à faire chez soi ou dans les environs. Pensez à ceux qui ne partent pas parce qu’ils sont malades, hospitalisés ou simplement morts (et oui, ça arrive à tout le monde) et dites-vous que vous avez la chance d’être vivants, sur vos deux pieds, pouvant aller où bon vous semble. Alors qu’attendez-vous pour être simplement heureux en profitant de ce que votre vie vous offre. Keep the best and fuck the rest……

 

Mise à jour le Dimanche, 29 Juin 2014 12:48