| Pierre Delettre , Organisateur des Legend Boucles de Spa |
| Écrit par Gaëtan plein | ||
| Samedi, 29 Janvier 2011 12:31 | ||
Oui en effet, de 1959 à 1993, mes parents ont créé et exploité ce restaurant qui a été non seulement le QG des passionnés de sport auto mais aussi des grandes heures du Théâtre National à Spa. A l’époque, l’arrière cuisine faisait office de siège de l’organisation des Boucles . La salle de restaurant était bien souvent transformée en salle de réunion et comme nous habitions à l’étage, je peux dire que je suis tout naturellement tombé dedans ! J’ai certainement été très longtemps le plus jeune « invité » de la permanence du rallye car j’avais deux mois lors de la première organisation des Boucles par mon père. Il aura d’ailleurs fallu attendre 31 ans pour que le record soit battu par mon fils Pierre-Louis car lui il avait dix jours.... Quel était son parcours d’organisateur au début de sa passion, fin des années 1950 et début des années 1960 ? La carrière d’organisateur de mon père a commencé avec le Championnat du Monde de ... Pétanque à Spa en 1959 . Mais une rencontre d’un journaliste au célèbre « Pitchoun », Paul Delrivière du journal « Les Sports » à l’époque a tout déclenché. Il était organisateur d’un rallye automobile les « Routes Blanches » qui à l’époque démarrait de Bruxelles . Il était à la recherche de parcours « sympa ». De là les Routes Blanches sont passées à Spa, et puis s’y sont ancrées Elles sont devenues les Boucles et les Legend Boucles... Par ailleurs, mon père a été impliqué de plus en plus à Francorchamps jusqu’à en devenir le Directeur Technique de 1980 à son décès. En sus d’avoir été Monsieur Sécurité de Francorchamps, il a organisé les 1000km de Spa et contribué largement au retour de la F1 en 1983. Quelle était l’ambiance des Boucles de Spa et de la ville avant 1970 ? L’ambiance était surtout bon enfant. Le sponsoring et l’argent n’étaient pas encore omni présents . C’était avant tout l’affaire de passionnés roulant la nuit sur routes ouvertes ! Impensable de nos jours. D’ailleurs, les spectateurs en dehors et autour du podium situé devant le Pitchoun étaient plutôt rares ! Quelles ont été les années les plus fastes ? Ce même rallye serait il encore possible actuellement ? Les années 1990 étaient sans conteste les plus fastes avec la « guerre » que se livraient les cigarettiers et l’émulation engendrée tant parmi les constructeurs et autres très grandes sociétés. L’argent coulait à flot et les trois grands rallyes Belges (Spa, Ypres et le Condroz) avaient un niveau de Championnat du Monde ! Les cigarettiers ont disparus pour les raisons que l’on sait . Ils n’ont jamais été remplacés contrairement à ce que certains prétendaient . Pire la spirale négative a atteint les autres grands partenaires qui ont tous fini par déserter la discipline pour se tourner vers d’autres activités. Tu as imaginé, avec un succès étonnant, une autre version de ce rallye avec des voitures anciennes. A quoi attribues- tu la nostalgie du public ? Est-ce au détriment des voitures modernes et donc des courses de notre temps ? J’ai la chance de pouvoir vivre ma passion à 100% car c’est mon métier . J’ai donc une perception très très large du « monde automobile » et cela me permet d’anticiper beaucoup. Avant de saborder les Boucles fin 2004, les Legend étaient déjà en route mais le secret était de mise. D’ailleurs, on m’en voulait énormément croyant que j’avais laissé couler le navire. C’était comme tout le monde le sait à présent pour redynamiser notre rallye et lui rendre l’éclat et le succès perdu. En fait, j’ai listé tous les défauts du rallye « moderne » » et trouvé les solutions pour y pallier, ce qui a donné le concept que l’on connait. Est ce qu’une formule adoucie, pourrait aussi convenir à des voitures encore plus anciennes, par exemple des années 60 ? Non car même si nous utilisons des voitures « historiques » nous produisions avant tout un spectacle . Il ne faut pas se leurrer ni le public, ni les médias ne se déplaceront en masse pour venir voir une procession de voitures si belles soient-elles. Penses tu que la formule soit encore envisageable dans 15 ans ? Est-ce possible d’avoir dans le milieu automobile une vision à long terme ? Il n’est pas évident d’avoir une vision à très long terme pour ce qui concerne la course moderne . Dans le cas des Legend notre souci à venir ou plutôt pour celui qui me succédera sera en fait de faire re-vibrer la génération moderne actuelle qui avouons-le tout de suite, ne vibre pas beaucoup.... Peut-on comparer ton rôle d’organisateur maintenant à celui de ton père il y a quarante ans ? Pas trop je crois, je pense que mon malheureux père ne tiendrait pas une heure dans une organisation actuelle . Les contraintes sont devenues hallucinantes et la partie plaisir a quasiment disparu. Avec les contraintes actuelles, l’âge d’or de l’automobile est il passé ? Il est évident que les beaux jours de l’automobile sont derrière. L’environnement, l’écologie, la mobilité diabolisent chaque jour un peu plus l’Automobile . De plus , faire de la vitesse et se donner du plaisir avec un moyen de transport qui n’est pas « environment friendly » est de plus en plus anachronique. Quels seraient dans l’histoire de l’automobile : de course ou de loisir, les 3 voitures qui te font le plus rêver . Il y a tout d’abord la Porsche 917, voiture de sport-proto des années 69 à 71 (le film Le Mans avec Steve Mc Queen), et les voitures du fameux Groupe B de rallye en général (Lancia DeltaS4, Peugeot 205 T16, Ford RS200, Metro 6R4, Audi Quatro S1) Quel est ton souvenir automobile, le plus émouvant ? Un seul c’est difficile ! Chez nous, c’est la relance des 1000km de Spa en 2003 après 17 ans d’absence : revoir les protos du Mans c’est quelque chose et bien entendu les premières Legend. Néanmoins c’est plus dans ma carrière internationale (je suis le Directeur d’Epreuve des World Séries by Renault et de l’A1GP entre autres), avec dans le désordre ma première direction de course à Monaco lors de la F1avec les WSR et tous les extrêmes de l’A1GP (monoplaces Ferrari type F1 2004 aux couleurs des pays se déroulant principalement hors Europe) avec la première course en Ville jamais organisée à ... Pékin ! et d’avoir eu la reconnaissance d’un pays du bout du Monde : un endroit fantastique qu’est la Nouvelle-Zélande. Enormément de souvenirs au gré de cinq continents... Interview de Gaëtan Plein ( guide touristique officiel du circuit de Francorchamps), en mai 2010 réactualisé en décembre 2010 pour Best of Verviers |
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| Mise à jour le Mardi, 08 Février 2011 06:36 |
