Jarbinet Philippe
Écrit par Best of Verviers   
Lundi, 24 Avril 2006 06:01

Philippe Jarbinet, qui êtes-vous ?

 

- Je suis né à Liège en 1965, exactement 62 ans après Simenon et quasiment au même endroit. J’ai vécu à Herstal, à Jambes, à Liège, à Bruyères, à Olne et enfin à Verviers depuis 1980. Mon père y tenait un magasin rue Laoureux depuis des années. J’ai fait mes études à l’Athénée Royal de Verviers où j’ai passé beaucoup de temps à dessiner dans les marges de ce qui me servait de cahiers. J’y ai rencontré les amis qui me sont les plus chers, ainsi que Nicole, ma douce moitié avec qui j’ai trois filles.

J’ai fait mes études supérieures à Saint Luc Liège où j’ai tenté de devenir dessinateur de bande dessinée, ce que j’ai réussi à faire dans une certaine mesure.

 

 

 

 

Racontez-nous un souvenir, une anecdote en rapport avec votre enfance et votre lieu de vie: quartier, école...

 

Des souvenirs, j’en ai des camions pleins. L’Athénée, bien évidemment, où ma fille aînée est inscrite. J’habitais jadis rue de la Paix (maintenant Spinhayer). Mon amoureuse de l’époque habitait à Andrimont. Je me souviens donc très clairement du cuisant effort, maintes fois répété, de la montée de la rue Renier à vélo. Il ne fallait pas être cardiaque, d’autant qu’au retour, il fallait se farcir la Chaussée de Heusy. Cette ville n’est pas faite pour les cyclistes avec de petits mollets.

 

Quelle visite au centre ville vous revient-elle du Verviers de votre enfance?

Il y a très, très, très longtemps (javais alors huit neuf ans), on m’a percé le tympan à la suite d’une otite carabinée. Comme récompense pour mon stoïcisme, j’ai eu droit à … un arc à flèches, que mon père m’a acheté chez Christiaensen, rue du Marteau. A cette époque, il y avait encore des maisons du côté parking. C’était sombre et moche, je m’en souviens comme cela. Quand je pense que Foruminvest veut reconstruire un bâtiment à cet endroit, ça me rend malade. Quelle horreur !

 

 

 

Y-a-t-il un lien entre votre métier (au départ ?) et un personnage verviétois (enseignant,...) ?

 

A proprement parler, non. Comme je l’ai dit, je dessinais plein pot dans mes cahiers. Il fallait une bonne dose de roublardise pour ne pas se faire coincer. Quand j’ai commencé le cours d’espagnol, j’ai eu un professeur au maintien sévère, au sourcil ombrageux et à la voix métallique. Je me suis dit qu’avec lui, ce serait coton. Il ne m’a jamais pris sur le fait mais dans le fond… c’est bien dommage ! Il s’agissait de Maurice Maréchal, ineffable créateur de Prudence Petitpas avec Greg dans les années 60. Je ne dis pas qu’il aurait été ravi de voir mes crobards mais à tout le moins, je pense qu’il m’aurait donné des conseils. Je l’aime bien, ce Verviétois-là… Dans le fond, mes profs étaient assez sympas avec moi car j’ai traversé mes études sans trop me faire suer. Je me demande même parfois comment j’en suis sorti en en faisant si peu. Je n’étais pas un idiot mais l’Athénée, à cette époque, ce n’était pas de la tarte.

 

 

 

 

Vous aimez l'histoire. Dans celle de notre ville, qu'est-ce qui vous marque et pourquoi ?

 

L’histoire de la laine, évidemment. Je suis arrivé trop tard pour la vivre mais on ne peut aller nulle part à Verviers sans trébucher sur un vestige de cette époque. Je pense d’ailleurs qu’on devrait réhabiliter avec soin la rue de Limbourg, sans pour autant faire du passéisme. Cette ville a un vrai passé. On devrait le mettre en évidence au lieu de l’enterrer sous le béton.

 

L'endroit actuel que vous préférez à Verviers et pourquoi ?

 

J’aime bien le piétonnier des deux places, la rue du Brou, l’hiver à Verviers en général, la neige dans les rues. J’aime Noël dans cette ville. On devrait étendre la surface piétonnière à la rue du Brou et à la rue du Collège.

 

J’aime aussi les bords de Vesdre, que certains pensent sérieusement à nous enlever pour nous obliger à aller dépenser nos sous.

 

Concernant ce « machin », les paroles d’une chanson de Souchon me viennent à l’esprit. Dans Rive Gauche, il dit :

 

« … Les chansons de Prévert me reviennent,

De tous les souffleurs de vers...laine,

Du vieux Ferré les cris la tempête

Boris Vian s'écrit à la trompette

Rive Gauche à Paris,

Adieu mon pays,

De musique et de poésie,

Les marchands de malappris

Qui d'ailleurs ont déjà tout pris,

Viennent vendre leurs habits en librairie,

En librairie, en librairie… »

 

Une rue, une place,... qui évoque quelque chose ou que vous aimez…

 

D’une manière générale, j’aime bien le centre-ville, le fait qu’il ait conservé son caractère aéré, ouvert… C’est convivial et on rencontre plein de gens qu’on connaît. C’est cela, Verviers.

 

 

 

Une idée, un projet, qu'est que vous créeriez, mettriez en place à Verviers ?

Le débat suscité par le projet de Foruminvest a le mérite de focaliser l’attention des Verviétois sur la nécessité de recomposer le centre-ville. Pour ma part, je verrais bien la suppression d’une maison sur quatre, côté Spintay, pour ouvrir des baies sur le quartier Nord, que l’on relierait à la rive Sud par de larges passerelles entrecroisées. On ne perdrait rien de la Vesdre tout en solidarisant les deux rives de façon plus franche qu’aujourd’hui. On pourrait remplacer les galeries Voos par un complexe commercial moderne, dont la surface ne ferait pas 32.000 mètres carrés.

 

Si on construit le projet actuellement en cours, je conseille à tous les Verviétois de se passer de contraception et de faire beaucoup enfants. Beaucoup, beaucoup… En moins de deux-cents ans, la ville devrait pouvoir compter 500.000 habitants. Riche idée...

 

 

Qu'est-ce qui vous interpelle dans le Verviers d'aujourd'hui ?

C’est une ville qui, contrairement à une idée trop répandue, est magnifique. On y compte des façades de toute beauté, comme il n’y en a pas ailleurs. Essayez de trouver cela à Liège, vous n’y arriverez pas. C’est pour cela que le projet Foruminvest m’empêche de dormir. Je n’ai rien vu de pire depuis que j’habite ici. Quand on voit tout ce qui a été fait de bien, c’est dommage de tout anéantir en trois coups de cuiller à pot.

 

Aujourd'hui, quand on demande un peu de respect pour la ville, on est taxé d'éteignoir, de timoré, de manquer de vision d'avenir... La force est chez les entrepreneurs, ceux qui osent! Les autres ne semblent être que de vulgaires rétrogrades.

 

Désolé d'être si carré mais je suis pas d'accord avec cette idée préconçue et méprisante.

 

Verviers mérite mieux que cela.

 

 

Où allez-vous prendre un verre avec des amis de passage ?

Au centre, à la Boule par exemple, ou chez Georges, que j’aime bien…

 

De toute façon, construit ou pas, ce n'est pas demain la veille que j'irai au complexe commercial...

 

 

Que leur montrez-vous en premier lieu ?

Verviers, c’est avant tout un endroit agréable à vivre. Je suis assez peu touché par les monuments ou les bâtiments ronflants. Une bonne bière spéciale en terrasse, les soirs d’été… Pas besoin d’aller jusqu’à Toulouse pour être bien…

 

 

 

  Liens :  Il y a deux sites auxquels j'ai accordé des entretiens.

 

http://blp.free.fr/entretiens/pjarbinet.html

http://chrysopee.net/index.php?rub=0&art=Affiche_Article&ID=506

 

Chez Glénat:

http://www.glenat.com/dyn/glenat/pagesasp/frame/accueil.asp

 

Ou là:

http://www.bdparadisio.com/scripts/detail.cfm?Id=644

 

Ou là encore:

http://www.sceneario.com/auteur_1048_jarbinet_philippe.html