Des forgerons du Franchimont aux Métallos de Socomef
Écrit par Albert Moxhet   
Mercredi, 13 Juin 2012 18:12

Samedi Coup de cœur d’Albert Moxhet

On l’oublie parfois ou on l’ignore, mais la toponymie nous le rappelle, le Marquisat de Franchimont a eu ses heures de gloire dans la métallurgie. Un ouvrage qui vient de paraître nous remémore cette histoire qui, par l’esprit d’entreprise de ses acteurs de base, se prolonge jusqu’à notre époque.


 

Marteau, rue du Maka, du Fourneau, les Forges, Pouillou-Fourneau, Forges-Thiry, la Fenderie, rue du Marteau, rue des Minières, ce sont là quelques-uns des noms de lieux qui témoignent  encore de l’essor de la métallurgie dans notre région, où, dans les archives, la plus ancienne mention de cette activité date de 1326, mais elle était sans doute déjà pratiquée à l’époque gallo-romaine . Et l’on sait que, lors de la dévastation du Pays de Franchimont qui suivit, durant le rude hiver de 1468, l’expédition liégeoise des 600 Franchimontois, Charles le Téméraire « fit brûler toutes les maisons et rompre les moulins à fer, lesquels étaient au pays la plus grande façon de vivre qu’ils aient », ainsi que le rapporte Philippe de Commynes dans ses chroniques et que le rappelle Paul Bertholet dans une étude fouillée qui est le noyau du livre Des forgerons du Franchimont aux métallos de Socomef.

 

Publié par l’asbl IDEES (Institut de Développement Européen de l’Économie Sociale), cet ouvrage réunit des textes Freddy Joris, Marcel Batholomi, Paul Bertholet, Philippe Raxhon, Francis Sartorius et Jean-François Potelle. L’ensemble constitue un panorama très vivant de cette industrie née, bien évidemment, de la proximité des minerais (fer, zinc, plomb, soufre) et qui exporta sa production mais aussi son savoir-faire en France, aux Pays-Bas, en Allemagne notamment et jusqu’en Suède.

 

Mais, pour bien situer la portée sociale qui, jusqu’à l’heure actuelle, assure la continuité locale de cette activité, des éclairages sont donnés sur le rôle du Franchimont dans la Révolution liégeoise de 1789 ainsi que sur la personnalité trop peu connue de Félix Delhasse, ami spadois de Pierre-Joseph Proudhon. De cette manière, on arrive très logiquement à l’évocation de l’audacieuse aventure de la Socomef (Solidarité Coopérative des Métallurgistes Franchimontois) dans l’économie régionale. Fondée en novembre 1981, cette entreprise est en effet une coopérative ouvrière mise sur pied par les ouvriers des Forges et Platineries Thomson au moment où cette firme arrêtait ses activités. Implantée à Verviers et se débattant avec courage et compétence dans un contexte qui est loin d’être facile, cette société méritait bien un ouvrage comme celui-ci pour marquer son trentième aaniversaire.

Illustrations :   .La Forge de Marteau, dessin du général de Hoiwen, litho de Rousseaux, 1827

                        La Soufrerie à Sasserotte, dessin de Remigio Cantagallina, 1612 .          

Mise à jour le Mercredi, 13 Juin 2012 18:50