Spa Tribute, 9 juillet second jour ! La fête... à Spa et à Bouldou
Écrit par Bernard Lange   
Dimanche, 10 Juillet 2011 09:03

Une deuxième journée au « Spa Tribute Festival 2011 » qui débute par une question « exsirkistentielle » : faut-il aimer l’original pour apprécier la copie ?

Dans le cas de votre chroniqueur, la question prend tout son sens pour Indochine repris par Punishment Park qui débute le programme de la scène principale du Parc des 7 Heures.

Si les gamins namurois n’ont aucun mal à assurer la matière instrumentale du groupe à tubes français, la voix chancelante du leader fait grimacer les visages spadois. Certes, la justesse très borderline de Nicola Sirkis fait la couleur des Indos mais ne rend-elle pas la tâche de ses « repreneurs » plus ardue ? Finalement, un début d’après-midi loin d’être indo…lore.


Qu’à cela ne tienne, le rapide soundcheck de Blondied sur l’esplanade déserte de la scène 2 est déjà très alléchant. La blonde platine anglaise Michelle Hendricks confirme quelques instants plus tard avec une prestation à la hauteur de son idole newyorkaise. « Call me » ou « Sunday girl » arrive très tôt dans le set comme pour mieux appâter le festivalier spadois et cela marche !

Toutes les photos : Jacques Clérin sur notre rubrique Best of Music

 

Mais que dire alors de Zen Garden, ce groupe d’Italiens venu défendre le répertoire des Irlandais de U2.

Si la ressemblance physique entre Zeno Sala et Bono est bluffante, la voix tient du clonage de luxe !

 

Pas une seconde l’esprit de l’auditeur ne file rechercher des réminiscences de la voix originale tant celle du petit italien est étonnante d’amplitude et de précision.

 

 

Le vent se lève sur Spa et la deuxième reprise « Beautiful  day » marque déjà les esprits. « I will follow », « Gone » et « Blody Sunday » suivent  avec autant de bonheur.

 

 

Le parfait backing vocal du guitariste du quatuor contribue à l’osmose musicale qui scotche littéralement un public rafraîchi par une ondée de passage.

 

Au même moment, le Dôme accueille Handy Men, trio acoustique entièrement dévolu aux compositions du chanteur et guitariste américain James Taylor. Heureux hasard, votre chroniqueur arrive au moment où la belle et talentueuse Julie Compagnon rejoint le leader Michel Azaïs pour une ballade qui nous transporte cheveux au vent dans les Berkshires du Massachusetts.

Fervent admirateur du « songwriter » américain, Azaïs se mue également en « songstorier » de talent et nous conte sans longueur l’origine des chansons du Maître. Déjà aperçu au Spirit of 66 et lors du Fiestacity 2010, ce trio envoûte les fans comme les béotiens. A noter, le retour d’Azaïs sur la scène 2 ce dimanche 10 juillet pour le projet Bee Gees défendu par l’incontournable Massachusetts  coverband.

Mais également lors des prochaines Francofolies (le 23 juillet) entre les Gauff’s et William Dunker au Théâtre de Randstad dans le cadre de sa tournée « Sechalekissaspasse ».

 

Tout autre style avec Museum porté de « voix de maître » par Ludo Catalfamo qui, hasards de la programmation, a usé de son talent au sein de Massachusetts mais également aux côtés de Gaëlle Mievis ou plus récemment Monsieur Dupont.

 

Le retour du soleil salue ce projet naissant qui tient déjà bien la route.

 

Le jeu très acéré du bateur Rich Hinand y est pour beaucoup.

 

 

Retour sous le Dôme avec l’hommage appuyé à Alain Bashung par Chrisdenerfs.

Un peu trop appuyé oserait-on écrire. Instrumentalement rien à redire, les musiciens entourent Chrisdenerfs avec tact et précision.

On sent la passion pour le répertoire du parisien dans la bouche d’un chanteur grâce auquel on ne perd pas une miette de la poésie de « Madame rêve », « Résidents de la République » ou « Mes prisons ».

 

Malheureusement, la voix souvent gutturale provoque trop rarement ce sentiment de … vertige et empêche cette liberté de phrasé chère aux oreilles de certains fans de la première heure.

 

 

N’empêche, comme le dit très bien ma voisine Joséphine, reprendre Bashung, il fallait oser ! Et rien que pour cela : chapeau messieurs !


 


Fidèles à leur réputation, les Italiens de The Sneakers sortent le grand jeu pour Depeche Mode et comme à chaque fois, la magie opère.

 

D’anciens comparses se produisent une heure plus tard au sein du cover The Reflex du nom de ce véritable carton de 1984 des œuvres de Duran Duran.

 

Les chemises sont bien repassées, la mise en plis est de circonstance et les sonorités de synthés eighties sont de la partie.

 

 

Avec un jeu de scène très soft, The Reflex peine à faire décoller un public qui attend probablement d’autres moments phares dans la soirée pour se déhancher.

 
 


Ce sera chose faite avec l’inusable contorsionniste Bouldou et ses Sticky Fingers. Qu’écrire encore sur ce monument liégeois sinon qu’il était à Spa pour fêter son 1000ème concert dédié au répertoire des Stones ? Pour l’occasion, le Jagger lîdjwès s’offre le luxe de jouer sur scène avec une équipe A et une équipe B sans que jamais la musique n’en souffre. Ses talents de rassembleur nous font d’ailleurs penser qu’il pourrait tout aussi bien composer des équipes C et D pour le même prix. Bouldou a sorti les froufrous mais pas seulement ! Mona Murray est évidemment de la partie de même que le saxophoniste Bruno Herzet et « the guest of the guests » : Jacques Stotzem. Egal à lui-même, l’autre grand Jacques fait oublier le band au moyen de sa seule six cordes aux accents « bluesy ». Un moment qui fera date dans le festival. Quant à Bouldou, il y va même d’un «  Run, run, run », une reprise de Bouldou qui sonne comme du Stone. Un must !

 

 


Sous le Dôme, un tout autre spectacle est lui aussi à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire du Spa Tribute. On se croirait au Zénith de Paris du temps de la tournée « En passant » de 1998. Les bras sont levés plus que de coutume, le public chante à gorge déployée des paroles et des mélodies qui ont marqué toute une génération et les membres du groupe français Goldmen font le reste. La ressemblance entre Alain Stevez et JJG ne s’arrête pas à la fine cravate en cuir, au costard froissé et à la chevelure abondante. Alain Stevez est JJG ! La voix est parfaite jusque dans les moindres inflexions et les tonalités sont d’origine, bluffant ! « Il suffira d’un signe », « On ira », « Envole-moi » et « Au bout de nos rêves » achèvent la prestation d’un groupe qui risque bien de revenir à Spa lors de prochaines éditions du STF.

 

Dès 21h30, Curiosity - avec le marathon-music-men Ludo Catalfamo aux claviers - enchaîne les tubes du groupe britannique Cure avec un plaisir non dissimulé. Ici, pas de tenues vestimentaire extravagantes ni de coiffures déjantées. La musique, juste la musique ! Groupe de scène avant tout, Cure a généré de nombreux covers de par le monde attirés par l’éclectisme des influences musicales de Robert Smith. Ici, Curiosity assume sa tâche de manière très convaincante en alliant justesse et respect de l’œuvre culte.   


Les membres et les inconditionnels du groupe Korange ont envahi le Parc des 7 Heures depuis le début de l’après-midi. Ils sont partout. Trop heureux d’être de la fête, ils ont voulu en profiter au maximum et ne se privent pas de le répéter dès les premiers titres de Telephone, répertoire qu’ils sont venus défendre dans la perle des Ardennes. Déjà vus au Franc’off, les Hannutois partagent ce plaisir fou d’être sur scène avec simplicité et sans artifice. Kolinka ne met pas le feu aux baguettes et Bertignac ne campe pas le « guitar hero » des grands soirs mais qu’importe, le Dôme vibre. « Au cœur de la nuit », « Juste une illusion », « Crache ton venin », « Dure limite », « Le jour s’est levé », « Cendrillon », « Ca c’est vraiment toi », etc., tout y passe, ils sont inarrêtables. Il faudra un vrombissant « One more time » des R.O.B.O.T.S. voisins pour clore le chapitre festif de Korange au Spa Tribute Festival 2011, un festival qui s’offre en conclusion de ce samedi 9 juillet un « dancefloor » du feu de Dieu grâce à Daft Punk. Pour le plaisir des yeux et des oreilles !

Bernard Lange

PS : Merci Bernard pour ces deux jours de présence talentueuse  à nos côtés, présence qui en appelle d'autres bien entendu.
A demain pour de nouveaux récits avec cette fois Alex Caro aux commandes et toujours les superbes photos de  Jacques Clérin ainsi que dans note rubrique Best of Music pour les jours à venir.

Christophe Dechêne, responsable Best of Verviers

 A découvrir également les photos d'un photographe régional présent sur le site : Gédéon Baltazard

Mise à jour le Dimanche, 10 Juillet 2011 13:36