Franz Monfort, Musée Bx-A. Verviers. Jusqu'au 15/01
Écrit par Albert Moxhet   
Samedi, 05 Novembre 2016 04:25

Samedi Coup de cœur d’Albert Moxhet

Chacun sait que les greniers peuvent abriter des trésors préservés par le silence, la poussière et l’oubli. L’essentiel est, qu’un beau jour, la poussière et l’oubli s’effacent  pour que le trésor puisse révéler tout son intérêt. C’est ce qui advenu, dans une ancienne chambre noire, à un ensemble de plaques photographiques  de Franz Monfort.

 
Bien connu à Verviers pour y avoir créé un office de distribution de presse, Franz Monfort (1887-1948) a nourri une véritable passion pour la photographie, qu’il pratiqua jusqu’en 1930. C’est une de ses petites filles, Brigitte Monfort, qui découvrit il y a quelques années, la mémoire photographique d’un millier de plaques de verres laissée par son grand-père. La famille en fit don au Musée des Beaux-Arts et de la Céramique de Verviers – de l’autre côté de la rue – et cela nous vaut aujourd’hui une étonnante exposition de 185 photos sélectionnées dans cet ensemble et tirées en numérique par Jacques Spitz, le photographe des Musées de Verviers.

Les thèmes abordés relèvent de la vie de famille, de la Grande Guerre à Verviers et d’une autre passion de Franz Monfort, la moto. Autant de documents d’excellente qualité sur l’existence au quotidien il y a un siècle, mais surtout des témoignages historiques rares relatifs à la vie sous l’occupation allemande de 1914-1918. Alors qu’il était interdit de photographier, notre "reporter" montre la réquisition des chevaux, du cuivre et autres métaux et toute une série de clichés sur les activités du service de ravitaillement de la population, la préparation de la soupe populaire, depuis la récolte dans les potagers communaux jusqu’à la distribution aux longues files qui s’étiraient le long des trottoirs. On a eu la bonne idée d’accrocher dans une des salles du musée les trois tableaux réalisés par Armand Funcken à la même époque et montrant la file du ravitaillement rue de la Station, le trottoir de l’Harmonie et la rue du Collège. Le rapport entre les photos et les tableaux est saisissant. On remarque aussi une photo où un zeppelin survole une rue d’Ensival, événement qui fut également le sujet d’un tableau de Funcken.

Les photos prises lors de la retraite de l’armée allemande puis de l’arrivée des troupes alliées donnent l’impression d’être la première version de celles qui, vingt-six ans plus tard, relateront le même type  d’événements, un peu comme si Franz Monfort indiquait à ses émules les meilleurs endroits où se placer et les choses à photographier. Le décalage dans le temps qu’offre le plus grand nombre des photos de cette exposition permet d’apprécier l’évolution qui a marqué non seulement les lieux, mais aussi les mentalités et le mode de vie de la population.

 


 

[L’exposition Franz Monfort, ‘reporter’ verviétois de 1914 à 1930 est ouverte au Musée des Beaux-Arts et de la Céramique, rue Renier, 17, 4800 Verviers, jusqu’au 15 janvier 2017, lu, me, sa : 14-17h, di : 15-18h, 087/33 16 95, www.musees.verviers.be]

 


 

Mise à jour le Samedi, 05 Novembre 2016 04:44