25 tableaux de Richard Heintz. Jusqu'au 29/06
Écrit par Albert Moxhet   
Vendredi, 20 Juin 2014 09:58

 

Samedi Coup de cœur d’Albert Moxhet

Richard Heintz (1871-1929) est devenu une sorte de maître mythique des paysagistes de l’Ardenne, cette Ardenne que, à l’exception de son séjour en Italie avec la bourse de la Fondation Lambert  Darchis, il parcourut et peignit avec amour de 1890 jusqu’à sa mort inopinée au pied du Rocher du Sabot, à Sy.

Ce n’est pas sans raison qu’on le considère comme l’inspirateur de ce mouvement que Jules Bosmant a intitulé École liégeoise du Paysage et qui regroupe de manière informelle un grand nombre de peintres postimpressionnistes qui se sont intéressés à l’Ardenne. S’il a plutôt laissé la vallée de la Semois à son jeune collègue Albert Raty (1889-1970), dont il appréciait le talent, Richard Heintz s’est attaché avec un plaisir manifeste aux autres vallées ardennaises, avec une prédilection pour l’Ourthe dans la région où elle est rejointe par l’Amblève.

L’occasion n’est pas fréquente de pouvoir aller à la rencontre de cet artiste au travers d’un ensemble choisi de tableaux, dont une Neige fondante dans les Abruzzes qui témoigne de sa période italienne sur un sujet proche du contexte ardennais. Cette occasion est offerte jusqu’au 29 juin, au 13 de la rue Henri Vieuxtemps (peut-on faire plus verviétois ?) à Liège, dans la galerie de l’École Liégeoise du Paysage, où Jacques Goijen a réuni de manière exceptionnelle quelque vingt-cinq œuvres du maître de Sy.

Les formats sont très diversifiés, avec  même – chose rare – un diptyque. Le visiteur retrouvera à travers plusieurs techniques tous les attraits, devenus classiques, de la peinture de Heintz, une  lumière subtilement rendue sur les bois, fermes et rivières sans que jamais le paysage ne se fige. On sera sensible à la touche véritablement impressionniste par laquelle, en 1920 avec les Rochers à Sy, au soleil, le peintre rend hommage à ses prédécesseurs, alors qu’il livre aussi des souvenirs de déplacements en Bavière ou à la Mer du Nord.

Se promener, l’œil attentif, dans cette exposition procure une forme de bien-être qui justifie pleinement la déclaration par laquelle, en 1915, Richard Heintz définissait sa passion pour la peinture : « Je ne vis que pour peindre cette si belle et si difficile nature ; n’est-ce pas là ma seule raison d’être ? »

[L’exposition Richard Heintz est ouverte tous les jours, sauf le lundi, de 14 à 18h, jusqu’au 29 juin, rue Henri Vieuxtemps, 13, à 4000 Liège, contact : 0479/89 06 28]        

Mise à jour le Vendredi, 20 Juin 2014 10:29