René Hausman à l'Harmonie. Jusqu'au 22/03
Écrit par Albert Moxhet   
Vendredi, 21 Février 2014 22:40

Samedi Coup de cœur d’Albert Moxhet

On pourrait dire de René Hausman qu’il est un homme dangereux, car il n’a aucune peine à vous extraire du monde organisé de notre siècle pour vous faire entrer dans l’univers du fantastique ou, plus précisément, du merveilleux. Mais est-ce vraiment là un danger ? On s’y jette en tout cas avec le plus grand plaisir dans l’exposition des originaux de L’Elféméride qui se tient à l’Harmonie, à Verviers.

 
Pour nous faire tomber sous le charme, il suffit à René d’avoir sous la main des aquarelles et un pinceau. Le paradoxe, c’est que c’est par le souci du détail précis et réaliste qu’il nous fait ressentir cette impression étrange et prenante d’être de plain pied avec les personnages qu’il met sous nos yeux, qu’il s’agisse d’humains, d’animaux ou d’êtres fantastiques. On se rend compte ainsi que la magie poétique, parfois inquiétante, qui émane des dessins et des peintures de René est chevillée à sa personnalité profonde et à son sens de la nature. Sans doute est-ce là le précieux héritage légué par sa grand-mère Philomène, qui a soigneusement enveloppé son enfance de contes et de légendes.

 

Mais il fallait encore que cet imaginaire greffé sur la réalité puisse s’exprimer visuellement et c’est là qu’intervient le talent propre de l’artiste. Entre la transparence d’une aurore diaphane et l’abondance rabelaisienne d’une scène remplie de personnages exubérants, le pinceau de René révèle la grâce d’une plante, la souplesse malicieuse d’un renard, le charme potelé d’une jeune femme, l’étrange contorsion d’un dragon ou les multiples physionomies du Petit Peuple. Et toujours on ressent ce petit quelque chose qui s’est établi entre l’artiste et son sujet, mais qui rejaillit aussi sur le lecteur ou le visiteur : une connivence, un clin d’œil, ce trait d’humour qui, même dans un conte cruel, vous rappelle qu’on est là dans un quotidien – c’est le sens et la disposition des éphémérides – où la réalité des choses est gouvernée par la réalité de l’imagination.

 

On n’oubliera pas que René Hausman a plus d’un pinceau sur sa palette. Musicien, il n’a pas fait que jouer du pipeau et de la cornemuse, il a aussi croqué avec une verve amicale des groupes et collègues dont un certain nombre sont exposés dans la première salle de la Galerie. Et si René a participé à différents spectacles, lors du vernissage de cette exposition, Jean-Jacques Andrien a discrètement rappelé que René a aussi accompagné ses débuts de réalisateur, ressortant des photos d’archives où René jouait en Fagnes le rôle du Babou sous l’œil complice d’André Delvaux.

 


 

[L’exposition René Hausman se tient à la Galerie permanente de la Société Royale d’Harmonie, rue de l’Harmonie, 49, à Verviers, jusqu’au 22 mars, ma, je : 14-18h, me : 14-19h, sa : 14-17h. Dédicaces le samedi 22 mars dès 14h. Contact : 087/46 31 96]            

Mise à jour le Vendredi, 21 Février 2014 23:07