Trois expos, quatre regards
Écrit par Albert Moxhet   
Vendredi, 11 Mai 2012 08:23

 Samedi Coup de cœur d’Albert Moxhet

Trois expositions, quatre regards et l’on pourrait en ajouter un cinquième si l’on entre dans la troisième dimension avec Thierry Papart, qui présente à l’Espace Christie des personnages, souvent en couple, qui semblent quitter le sol pour s’élancer peut-être vers le septième ciel. Mais si, à la suite de Désiré Louette, nous restons dans les deux dimensions, nous pourrons promener notre regard dans de lumineux paysages peints, puis sur les fruits et les branches du jardin de Lucia Radochonska et Jean-Louis Vanesch et enfin déchiffrer les sables de Marie-Françoise Peters.

Homme de paysages arpentés dans la région de Ferrières tout au long de sa vie professionnelle, Désiré Louette a découvert un jour qu’il pouvait exprimer des idées en peignant. Ses tableaux figuratifs, voire surréalistes, l’ont progressivement amené à un fantastique fondé sur des souvenirs d’enfance où les saules devenaient des êtres animés. Puis le paysage sur lequel ils se détachaient dans la nuit a pris toute son importance, devenant suggestion de présence, ouvrant sur un traitement de la lumière qui, de jour comme de nuit, engendre une liberté d’interprétation qui comble le regard. Le peintre voit au-delà du paysage la structure qui l’organise, il la superpose à la vision ˝classique˝ et se dirige ainsi vers une abstraction qui suggère l’essentiel sans se couper de la vie.

[Cercle Artistique de Spa, Salle Quirin, Jardins du Casino, jusqu’au 18 mai, 1030-$12h et 14h30-19h]

 


 Lucia Radochonska et Jean-Louis Vanesch forment un couple de photographes justement réputés l’un comme l’autre pour la discrète sensibilité avec laquelle ils rendent compte d’un environnement naturel souvent très proche. Leurs talents ne sont pas interchangeables, mais se complètent dans une grande harmonie, comme le montre encore l’exposition de grands tirages argentiques qui se tient actuellement à la Galerie Arte Coppo. Lucia saisit à merveille l’instant où la goutte de rosée va se détacher de la pomme ou de la prune sur laquelle elle a lentement glissé. Son jardin est un univers où il y a toujours quelque chose à découvrir pour en capter des spectacles intimes sans cesse renouvelés, que le noir et blanc habille de sobriété. Jean-Louis, quant à lui, explore l’ombre des branchages et, avec très peu de lumière, révèle l’architecture graphique que construisent ramures et feuillages. Ce qu’en gravure on appelle manière noire prend, sous son objectif, la densité d’un mystère qui reste cependant familier.

[Galerie Arte Coppo, Spintay 83, Verviers, jusqu’au 17 juin, sur RV au 087/33 10 71]



À l’Espace Christie, à côté des sculptures de Thierry Papart mentionnées ci-dessus, à côté aussi des aquarelles de Marie-Françoise Peters, on retrouve, toujours avec étonnement, les sables dont cette artiste s’est fait une spécialité. Dans des styles qui peuvent  être très différents, Marie-Françoise obtient non seulement des gammes de coloris délicatement nuancés, mais aussi des traits d’une grande précision. Que son inspiration l’amène dans un symbolisme volontiers hiératique, dans des portraits ou dans d’autres types de compositions, on a souvent de la peine à imaginer que ce qu’on a sous les yeux est fait de cette matière éminemment fluente qu’est le sable, un sable dont la nature en fait voir de toutes les couleurs.  

[Espace d’Art Christie, Saint-Germain, 155, Soiron, jusqu’au 20 mai, v-s-d : 14-19h]      
Mise à jour le Vendredi, 11 Mai 2012 08:36