René Collienne et Jean-Marie Brian. BRF Eupen. Jusqu'au 30/04
Écrit par Albert Moxhet   
Mardi, 03 Avril 2012 19:33
 Samedi Coup de cœur d’Albert Moxhet

N’est-ce vraiment qu’un hasard si René Collienne et Jean-Marie Brian exposent ensemble actuellement à Eupen, alors que le premier ne compte plus les expositions auxquelles il a participé et que Jean-Marie Brian, qui a cependant deux décennies de pratique, s’y risque depuis peu ?
 

Leur amitié et la proximité géographique de leurs habitations, à Verviers, ne sont pas les seules en cause : si vous regardez les œuvres de René, au rez-de-chaussée de la BRF, et celles de Jean-Marie, au premier étage, vous comprendrez immédiatement que l’un et l’autre ne cultivent pas d’exclusive : figuration et non-figuration émanent de leur palette avec la même vigueur.


Leurs chemins, pourtant, ne sont pas les mêmes. René Collienne a d’abord été figuratif, puis est venu à une expression abstraite qui ne rejette ni des retours vers le concret ni des interprétations très libres de thèmes empruntés au contexte de notre époque.



Dans ce que Jean-Marie Brian nous propose, la figuration et l’abstraction nous paraissent sinon simultanées, à tout le moins contemporaines, ce qui est bien fait pour brouiller les pistes  de ceux qui veulent toujours établir des catégories bien rigides. Les deux tendances se partagent, s’échangent et se complètent dans ses huiles. Un détail observé avec attention permet au peintre de créer une forme qu’il va conduire vers le réalisme ou, au contraire, vers un jeu de rythmes et de couleurs qui se suffit à lui-même. C’est, chez cet artiste, une affaire d’inspiration, de spontanéité, de regard et, finalement, d’esprit libre.



Les fleurs et paysages que peint aujourd’hui René Collienne sont plutôt des suggestions de fleurs ou de paysages débouchant sur des compositions organisées en formes géométriques très libres, groupées en une abondance structurée qui, souvent, induit une perspective accentuée par des couleurs transparentes. Parfois aussi, des collages consolident une construction aux tonalités plus denses. René sait également prendre le risque de tenter des expériences nouvelles pour lui. Je pense à ce monochrome bleu relevé de deux petites plages accolées,  l’une verte, l’autre noire, qui étonnent et font réfléchir à la notion de contraste, voire de corps étranger et d’intégration.



Voilà donc deux peintres extrêmement indépendants, qui ne s’encombrent pas des préjugés de la mode, mais travaillent en fonction de ce qu’ils ressentent à travers ce qu’ils voient et qui l’expriment avec une sensibilité qui n’exclut pas l’hommage à quelqu’un qu’on admire. De la douceur à la douleur, de l’agitation à la plénitude, chacun des deux, avec ses moyens propres, nous renvoie des reflets du

[René Collienne et Jean-Marie Brian exposent à la BRF, Kehrweg, 11, à 4700 Eupen, jusqu’au 30 avril, du lundi au vendredi : 9-18h, et le dimanche : 11-18h]
Mise à jour le Mercredi, 04 Avril 2012 17:19