Noël à Reinhardstein
Écrit par Albert Moxhet   
Mardi, 29 Novembre 2011 00:21

Samedi Coup de cœur d’Albert Moxhet 

Reinhardstein, ce n’est pas seulement un château ressuscité d’entre les siècles, c’est aussi un lieu d’exception où renaissent des choses rares.

Comme, par exemple, la très unique crèche articulée qui est au centre des expositions et du programme musical de cette période de Noël. 

Tout comme il avait assuré la pérennité du vieux Burg Metternich en remontant ses pierres écroulées dans la vallée de la Warche, le Professeur Overloop avait aussi garanti la survie d’une crèche à personnages articulés de taille humaine originaire du Brabant wallon. Elle aussi avait subi ˝des ans l’irréparable outrage˝, avec cette nuance, toutefois, que l’irréparable s’est heurté ici au talent et au savoir de Géry Debiber, un ébéniste-restaurateur de haut vol.  

 

Alors qu’on ne recense dans le monde entier qu’une dizaine de crèches comparables, celle de Reinhardstein, qui compte neuf personnages, est unique en Belgique, seuls deux personnages semblables se trouvant à Liège et un à Anvers.

 

 

Sculptés au XVIIIe  et au XIXe siècle, les neuf mannequins de tilleul et de sapin se différencient selon l’époque de leur création, les plus anciens étant dotés, par exemple, d’yeux en verre dans lesquels on peut même apercevoir des veinules.

La position de la tête de saint Joseph (notre photo en gros plan), légèrement penchée vers la droite, est caractéristique de l’époque et influe sur l’inclinaison de la chevelure, qui laisse voir des ajourés entre les cheveux. Le souci du détail est poussé très loin : entre les lèvres de petit Jésus apparaissent quelques dents, l’enfant n’est donc pas un nouveau-né, c’est pourquoi il n’est pas couché dans une mangeoire, mais assis sur les genoux de sa mère, fait remarquer Géry Debiber.

Le travail de restauration auquel celui-ci s’est livré durant neuf mois a porté sur la polychromie autant que sur des parties sculptées dégradées notamment par l’humidité. Des moulages de résine ont été réalisés et placés sur pivots, la restauration étant ainsi réversible, car, dit modestement Géry Debiber, « il est probable que, dans l’avenir, on disposera de techniques encore plus évoluées. » Le grand avantage des personnages articulés, c’est que leurs attitudes non seulement sont empreintes d’une gracieuse souplesse, mais qu’elles peuvent également être modifiées d’une année à l’autre, au lieu d’être figées une fois pour toutes.

 

Par ailleurs, les membres articulés permettent aussi d’habiller les mannequins avec de vrais vêtements, ce qui marque encore la différence avec les statues habituelles, seraient-elles même revêtues d’une robe ou d’un manteau d’apparat agrafé dans le dos ; C’est une couturière malmédienne, Mme Michelle Dufour, qui a renouvelé avec beaucoup de délicatesse la garde-robe de cette crèche véritablement touchée par la grâce. Les dimanches 4, 11 et 18 décembre, de 11 à 17h, la crèche de Noël de Reinhardstein est visible dans la chapelle du château, de même que, dans les appartements, une exposition de crèches étrangères appartenant à un collectionneur privé et, dans le donjon, des photos du travail de restauration de la crèche et des scènes de la Nativité.

(Prix unique : 5 €) Des pièces de Noël seront interprétées à l’orgue par Michel Pluymers le 4 décembre, tandis que les dimanches 11 et 18, c’est le groupe vocal « À corps et à chœur » qui se produira dans son répertoire a cappella.  

L’ensemble de musique baroque Dautrecour donnera un concert de Noël au château le jeudi 22 décembre à 20h. (Inscriptions et renseignements : 080/44 68 68 ou Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir. ) 

Château de Reinhardstein, Chemin du Cheneux, 50, 4950 Ovifat-Robertville.L’accès au château étant tributaire des conditions climatiques, en cas d’enneigement, il est prudent de consulter le site www.reinhardstein.net/blog .

 


 

Mise à jour le Mardi, 29 Novembre 2011 16:25