Deux poètes
Écrit par Albert Moxhet   
Jeudi, 11 Novembre 2010 10:49

Samedi Coup de cœur d’Albert Moxhet 

Ils sont tous deux de notre région et ont récemment publié chacun un recueil de poèmes. Pierre Boulengier, de Malmedy, nous entraîne à sa suite sur Les chemins de nulle part, alors que Patrick Germain, d’Arbrefontaine, nous dira Quand fleurira l’épine. S’ils révèlent l’un comme l’autre une haute sensibilité, leur état d’esprit est extrêmement différent.

Pierre Boulengier, par ailleurs peintre, sculpteur, dessinateur et graveur raffiné, nous livre dans Les chemins de nulle part, dont il a d’ailleurs assuré lui-même l’illustration, une série de thèmes dont l’humour n’est pas absent, mais qui le plus souvent traduisent un certain désenchantement, poussé parfois jusqu’à l’angoisse, comme dans Trois jours à Albuquerque, méditation ironique et désespérée élaborée dans une chambre d’hôtel du Nouveau-Mexique en attendant l’avion du retour.

Observateur attentif et caustique de l’être humain, Pierre Boulengier traduit sa vision acide du monde par une langue où les audaces s’insinuent spontanément dans des phrases d’apparence classique.

Profondément ardennais, Patrick Germain jette sur sa terre un regard qui peut s’émerveiller de la rencontre de la changeante lumière d’un matin avec les genêts touches d’or, comme il peut aussi percevoir mélancolie ou espoirs dans un lieu lié à une histoire particulière. La réalité d’une nature vivace nourrit chez Patrick Germain l’expression d’une énergie subtile que magnifie un langage personnel où se reflète le souvenir intégré de ce que l’Ardenne a inspiré aux artistes de toutes disciplines à travers le temps.  

Références :

- Pierre Boulengier, Les chemins de nulle part, Tenneville, Memory Press, 2010, ISBN 2-87413- 135-0

-Patrick Germain, Quand Fleurira l’Épine, Arbrefontaine, Spirale asbl, 2010,  Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.

Mise à jour le Jeudi, 11 Novembre 2010 12:05