Malgré la saison de Mona Korak
Écrit par Best of Verviers   
Dimanche, 07 Juin 2009 05:55

"Chère Mona, je viens de terminer votre roman. Je l’avais commencé ce matin après avoir conduit les gosses à l’école. Je comptais lire quelques pages et voilà que je viens de le terminer. A aucun moment le suspense ne m’a lâchée… J’en veux encore (la fin m’a un peu laissée sur ma faim…" Valérie Hart

"Malgré la saison", le roman de Mona Korak aux éditions Noctambules est sorti le 15mai 2009 : « Je suis une fille simple : j’aime rendre service. Quand un copain me demande d’aller porter un paquet, je lui rends service.  J’ai la chance de tomber sur une fille comme moi : elle aime rendre service Et elle le paie de sa vie.
Alors, trois ans plus tard, quand je rencontre par hasard le père de la jeune fille, que me reste-t-il à faire ?  Rendre service, évidemment. J’ai fait ce que j’ai pu. Et une fois de plus ça a très mal tourné .. »

 

Mona quel âge avez-vous et qui êtes-vous ?

J’ai 24 ans et je née à Lisbonne où papa, Français, était restaurateur d’œuvres d’art. Je garde un souvenir extraordinaire de mon enfance. Nous habitions dans le Chiado, un quartier qui a partiellement été détruit par un incendie en 1988. Nous avions passé quelques jours chez des amis de mes parents et, revenus en catastrophe, nous n’avons trouvé que des ruines parmi lesquelles celles de notre appartement.  Je n’avais que 3 ans mais je suis restée très marquée par cet évènement. Le travail de papa l’a ramené vers Paris jusqu’en 1999, lorsque mes parents se sont séparés. J’ai suivi maman à Bruxelles où elle était née et où, par la suite, j’ai suivi des cours de langues germaniques. J’habite à Verviers depuis un peu plus de deux ans, maintenant avec quelques interruptions dues à mon état de santé.


De quand date votre goût pour l'écriture ?

J’ai eu la chance de pouvoir fréquenter le Lycée français et dès le cours élémentaire, je meublais les marges de cahiers de petits textes (poèmes ?) qui amusaient beaucoup mon professeur. Par la suite, je n’ai jamais cessé d’écrire, mais des textes sans ligne directrice, au gré de mes émotions. Je n’ai d’ailleurs pas conservé grand-chose de ces pages qui n’étaient que le témoin de mes émotions et de mes sentiments de l’époque.


Une personne, un événement déclencheur qui vous a donné le goût d'écrire ?

C’est en traduisant pour un éditeur français des textes d’Hemingway, puis d’Oscar Wilde que j’ai pris goût à une écriture plus structurée et qui a débouché sur quelques nouvelles fantastiques dont deux ont été publiées dans un magazine spécialisé malheureusement disparu aujourd’hui. J’ai aussi été très influencée par des écrivains français comme Camus et Marguerite Duras, chez qui l’histoire véritable n’est pas toujours celle qui est racontée mais qui sera déchiffrée à travers les dialogues et les actes des personnages.


Est-ce votre premier roman ?

Non. J’ai « dans mes cartons » deux autres romans assez courts mais d’un style qui manquait totalement de simplicité, beaucoup trop littéraire, à la limite de l’ampoulé… Ils resteront donc dans mes fonds de tiroirs.


Est-ce difficile de publier un roman ? Quel est ce parcours du combattant que vous avez suivi ?

Je n’ai pas tellement d’expérience dans ce parcours du combattant. Pour « Malgré la saison » j’ai eu la chance de rencontrer les Editions Noctambules. C’est une tout petite maison d’édition verviétoise mais je ne cherchais pas vraiment à être publiée. Pour ce que j’en sais, étant donné le nombre de manuscrits qui échouent dans les boites aux lettres des éditeur, il faut vraiment beaucoup de chance pour arriver à sortir du lot. Il ne suffit pas d’ailleurs d’être édité. Si on ne peut pas profiter de la machine promotionnelle d’un « grand », il est assez improbable d’arriver à atteindre un public important.


Votre roman est l'histoire d'une jeune fille qui, à son insu, a été impliquée dans un attentat.
Une jeune fille a été tuée... ? D'où vous est venu cette idée ?

J’ai promis d’être franche. L’idée ne vient pas de moi. L’été dernier un ami, Arnold – lui aussi écrivain – me parlait d’un roman qu’il était en train de rédiger. C’était un texte qu’il avait commencé il y a une vingtaine d’années à l’époque où il travaillait à Paris et où il avait pratiquement été témoin d’un attentat. J’étais plutôt moralement dans le creux de la vague. Et il m’a soudain proposé d’écrire quelque chose sur le même sujet. Lui racontait l’histoire du point de vue du personnage masculin et il me suggérait de raconter la  même histoire, mais vue par le personnage féminin. Il a dû me pousser pas mal pour que je m’y mette… Et voilà. Ce qui me chagrine le plus, c’est que sa version, il la trouve moins bonne que la mienne et j’ai bien peur qu’il ne la laisse au fond de ses tiroirs…


Y-a-t-il des rapports avec des lieux régionaux ? Avec votre expérience de vie ?

Oui. Aux deux questions. Une grande partie de l’action se déroule dans une petite ville de province « Vieilleville » que les initiés reconnaîtront sans aucun doute… D’ailleurs la photo de couverture a été prise par mon ami écrivain au cours d’un incendie, rue de Hodimont voici deux ans.

J’ai toujours aimé ancrer mes histoires dans la vraie vie et il est évident que j’ai puisé dans mon propre vécu la description de son quotidien.



Voulez-vous faire passez un message, ou se situe-t-on uniquement dans un roman d'action ?

Faire passer un message ? Non. Pas vraiment. J’ai toujours voulu raconter des histoires. Bon, maintenant il est vrai que « Malgré la saison », est davantage un thriller psychologique qu’un roman d’action avec une intrigue policière. La question est : Lilly, l’héroïne,  arrivera-t-elle à réparer les dégâts qu’elle a involontairement provoqués ? Ce qui est important, je crois, c’est l’espoir. Certains lecteurs m’ont reproché la fin, qui n’en est pas tout à fait une. Il faut laisser la porte ouverte à l’espoir. Il faut savoir rebondir.

 

Pourquoi ce titre : « Malgré la saison » ?

C’est une référence à un vers de Verlaine :

« On se prend toujours au désir d’être heureux malgré la saison »

C’est peut-être cela le message, après tout…

 

Parlez-nous du travail d'écriture ? (Durée, quand dans la journée, beaucoup de relecture, premier jet directement, ... ?)
Depuis mon adolescence, j’ai toujours souffert d’insomnies et je me suis fait une raison. Finalement, c’est même un atout. Je me lève vers 4 heures du matin et je peux profiter d’une plage de 3 ou 4 heures avant que ne me rattrapent les vicissitudes et les obligations de la vie courante.

J’établis un plan très précis (qui n’est pas à l’abri des dérapages… Les personnages ont parfois des velléités d’indépendance que ne contrôle pas toujours l’auteur…)

Je commence par relire ce que j’ai écrit la veille et je corrige, modifie, reviens en arrière… Puis je rédige la suite que je relis et corrige une première fois. Une fois le roman terminé, je reprends le tout, je vérifie la chronologie et je corrige encore pas mal. J’attache beaucoup d’importance aux dialogues qui doivent être le plus réaliste possible. Le travail de relecture, correction et mise en ordre me prend au moins autant de temps que la rédaction proprement dite. J’ai écrit « Malgré la saison » entre fin janvier et fin février de cette année.

 

Ce livre de 148 pages est disponible au prix de 8 euros à Verviers aux librairies « Le fil d’Ariane » et « Les Augustins ». ou via le site de l'éditeur : http://users.skynet.be/arnold.couchard

Mise à jour le Lundi, 08 Juin 2009 06:10