Instants frivoles, rencontre avec Nathalie Marly
Écrit par Best of Verviers   
Samedi, 05 Février 2011 10:03

Nous avons rendez-vous !

À bien y réfléchir, nous pourrions même ajouter… un rendez-vous de charme avec une femme que nous imaginons pleine d'audaces ! À vrai dire, quelques échanges par mail ont suffi pour fixer notre première rencontre pourtant, nous ne savons pas grand chose d'elle !
C'est à moi qu'échoit l'honneur de la rencontre.

Midi cinq, je suis quelque peu en avance, trop froid pour rester dehors. Il gèle ! Debout, posté à côté de la porte d'entrée de cette brasserie sympathique, non loin de l'hôpital verviétois, je scrute son arrivée.

Une photo "volée" sur Facebook, me montre l'image d'une femme aux yeux souriants, le regard vif, pleine de vie.  Autour de moi, les gens sont attablés. Ils parlent, sourient, lisent le journal, sirotent leur café ou commandent un plat du jour...

Je n'ai pas le temps de pouvoir me plongerdans leur vie, pourtant, c'est probablement pour ça que je suisvenu,  peut-être vais-je pouvoir plonger dans celle de Nathalie ?
Nathalie ! Ce que je sais d'elle se résume à quelques lignes écrites au bas de notre courrier échangé la veille : elle est écrivain. Son premier roman s'intitulait « Au non du père ». Nathalie est aussi responsable d'une société de communication et de production. Au début de sa carrière, elle a également été journaliste à la RTBF et ce, durant dix ans, institution publique où elle a notamment présenté l'émission "Appel à témoins".

À l'extérieur, le ciel est gris ! La petite allée d'accès, bordée de ses terrasses extérieures, celles qui font la joie des habitués lors de la belle saison est bien entendu vide.
La chaleur à l'intérieur contraste avec le froid piquant du dehors et oblige chacun à se vêtir de ses habits les plus chauds !  Cette rencontre m'inspire ! Je me pose mille questions. Qui est Nathalie, pourquoi écrit-elle, quelle est sa vie,… ?  

Enfin, la voici, dissimulée sous le capuchon de sa veste d'hiver. Le pas vif, elle s'avance vers moi. Nos regards se croisent déjà : « C'est moi, c'est toi ?» La situation prête quelque peu à sourire comme un de ces rendez-vous que prennent deux personnes en quête d'une âme soeur. Nous sommes réunis pour parler d'« Instants frivoles ». Fameux programme ! Rencontre avec une femme attachante !

 

 

Nathalie bonjour. Votre parcours de vie est déjà bien rempli. Vous êtes maman d'une petite fille de 11 ans, gérante d’une société de production et de communication et formatrice à HEC-Ulg. Outre vos activités de communication, vous écrivez. Une passion qui remonte à longtemps déjà. Vous me dites que vous avez toujours aimé écrire, racontez-nous ?

Depuis mon plus jeune âge, l’écriture me passionne. Rédiger une rédaction ou une dissertation à l’école n’a, bien entendu, jamais été pour moi une corvée… Que du contraire…
En choisissant des études de journalisme (Licence en Communication à l’Ulg), je savais que trouverais une issue concrète à cette passion.

 

Laquelle ?

À ce moment, je l’ignorais encore…  J’étais surtout obsédée par la réalisation d’une autre envie, celle de présenter un journal d’information.
J’ai donc poursuivi ma carrière comme journaliste à la RTBf. Ce qui m’a permis de réaliser cet autre rêve, celui de faire du direct en télévision ! Quel bonheur !
La vie et ses hasards… Dans les couloirs de la RTBf, je croisais Jacques Mercier. Notre rencontre fut pour moi une révélation. Il a perçu en moi une sensibilité d’écrivain et m’a conseillé de m’y essayer.

Lorsque j’ai dit à mon mari que j’avais envie d’écrire, il m’a mise au défi. Il m’offrait un ordinateur si j’écrivais un livre. Pari tenu. Mon premier roman, Au non du père est né…

 

 

 

Vous êtes aussi Verviétoise, fière de l'être me dites-vous ! Vous avez travaillé dans tous les centres de la RTBF (Namur, Liège, Charleroi et bien sûr Reyers), sans jamais quitter votre ville natale. Vous avez maintenant une société et des clients partout… mais avec la volonté de rester à Verviers. Qu'est-ce qui vous attache particulièrement à votre ville ?

Il était important pour moi et ma fille de vivre à proximité de ma famille et de ceux que j’aime. Vivre au calme au cœur de la nature m’inspire et m’apaise.

Verviers est également, pour moi une ville stratégique. À proximité de l’autoroute, cette ville de taille moyenne m’apporte un certain confort de vie : activités culturelles (théâtre, cinéma, café-concert…), sportives (deux golfs, des tennis…), commerciales sans avoir les inconvénients d’une grande ville : insécurité, embouteillages, nervosité…

 

Instants frivoles, votre nouveau live, je l'ai dégusté en quelques heures à peine peu de temps après notre rencontre. La longue introduction de cet article se veut en fait comme un clin d'oeil. Malicieusement, j'ai pu vous livrer quelques pensées, celles qui passent par la tête d'un garçon, curieux d'une rencontre qu'il espère passionnante. « Instants frivoles », édité aux éditions Dricot, consiste en un recueil de nouvelles où vous décrivez « une tranche de vie passionnelle qui plonge le lecteur dans l'existence d'héroïne à l'imagination truffée d'envies, de charme, de sensualité et de fantasmes… » Qui sont ces femmes ?

Je suis heureuse d’avoir fait un émule ! Et surtout d’avoir donné au lecteur d’Instants frivoles, des instants de bonheur !
Derrière ces femmes se cachent toutes les femmes et moi la première, toutes mes facettes, les parts de moi que je m’interdis de vivre ou de penser…

À moins que ce ne soit des femmes que j’ai rencontrées dans ma vie à qui j’ai volé ces Instants Frivoles… À vous de juger.


Votre texte n'est pas du style voyeur, ne met pas le lecteur mal à l'aise, il est fait de simplicité, de moments vrais. Ces femmes à qui vous prêtez vie nous livrent leur coeur avec des mots directs comme le sont parfois nos pensées. Un texte juste,  épuré de toute convenance, bien écrit. Il éveille en nous notre jardin secret, notre univers intime, l'ouverture vers le monde de l'imagination, l'audace, les peurs,  la rencontre intense, la passion ou l'amour. Vous vous reconnaissez dans cette première présentation ?

Je déteste le voyeurisme et je suis heureuse que vous y trouviez de la sincérité. Preuve est faite que le texte est juste. Juste parce qu’il est écrit avec le cœur et le ventre, siège de nos émotions.

L'écriture de ces nouvelles ont-elles été rédigées très rapidement ou avez-vous pris le temps, beaucoup de temps ?

J’ai une méthode d’écriture épouvantablement longue. Je collectionne d’abord les notes avec des idées d’histoire, il faut que je me nourrisse de la réalité, des rencontres, de la vie. J’ai parfois une conduite irrationnelle, car exclusivement guidée vers la nécessité d’alimenter mon imaginaire. Raison pour laquelle je ne supporte pas qu’on exige de moi un emploi du temps cohérent par rapport à une activité quelconque. Ensuite, lorsque j’ai assez vécu, quand je sens que la mayonnaise ou le béton va prendre, je me laisse guider par une émotion forte, une colère, une passion, un amour intense, pour que l’écriture se déroule, que les doigts pianotent sur le clavier. Le processus se déroule rapidement, mais je laisse obligatoirement reposer le tout. Je dois oublier ce qui vient de sortir de moi. Plusieurs mois après je relis, je retravaille. Puis je l’oublie ensuite j’y reviens. N’oublions pas les mentors, les anges, les personnes de confiance qui peuvent me donner un avis. Et enfin, la quête de l’éditeur…

 

 

Brel aurait-il pu dire que ces femmes dont vous nous parlez nous offrent en fait une valse à mille temps,  qui offre seule aux amants trois cent trente-trois fois le temps de bâtir un roman ?

Ah, si je pouvais écrire un roman, juste le temps d’une valse à mille temps, en deux temps trois mouvements…


Ce qui interpelle dans votre style c'est la référence constante aux émotions. Elles comptent énormément dans la vie, influencent nos humeurs, nos actes… Dans ces récits,  vous leur faites une grande place.

Vous mettez le doigt sur la motivation de ce recueil de nouvelles. Nous vivons d’une part, dans une société qui refuse d’exprimer les émotions et qui d’autre part est désespérément binaire. C’est o ou 1, bien ou mal, juste ou injuste, le paradis ou l’enfer. Pas le temps pour les nuances. Alors, exprimer les nuances… Jacques Mercier m’a appris à mettre des mots sur des dégradés de sentiments jusqu’à en faire de la dentelle émotionnelle. Ce que nous éprouvons lors d’une rencontre est incroyablement subtil et quand j’écris, je cisèle notre ressenti. Cette dentelle émotionnelle prouve bien que nous sommes capables d’exprimer ce que nous avons de plus fort et de plus juste en nous…

 

 

Au fil des pages, j'ai réalisé un voyage peu commun. Celui de contrées inconnues d'êtres en recherche d'aventure, de rencontre, de l'autre, d'amour. Une recherche de soi avec sa part de rêve ?

De rêve ou de fantasme, cher Christophe ? En me lisant, vous avez surtout voyagé dans l’esprit de femmes. Vous avez réalisé que nous avons, nous aussi, des fantasmes rugueux, basiques que vous pensiez masculins… Les femmes ne sont pas des êtres uniquement sentimentaux, bercées par les contes de princes charmants.

Lors de ce périple au cœur de l’âme féminine, j’ai voulu stimuler tous vos sens voire de temps en temps vous griser en vous égarant entre rêve et réalité…

Votre rêve aujourd'hui ?

Je n’ai droit qu’à un seul ? Pas d’accord !

Rire le plus possible, me nourrir de la vie, profiter du bonheur et de l’amour, me sentir utile pour les clients de ma société, gagner de nouveaux contrats, sentir mes étudiants plus sûrs d’eux lors d’une prise de parole, rendre les gens que j’aime heureux, arrêter de manger du chocolat à longueur de journée, boire du Rioja avec mes amis, avoir deux vies en plus pour faire plaisir à ceux que j’aime, entendre un « merci c’est grâce à vous » d’un chef d’entreprise que j’ai coaché pour une prise de parole, lire des avis positifs sur Instants Frivoles, faire réagir le public lorsque je suis sur scène, sentir que je captive un public, vendre Instants Frivoles à plus de mille, dix milles ou cent mille exemplaires (soyons fous), sortir d’autres livres, calmer mon impatience, retrouver les planches, voyager encore, regarder ma fille grandir, l’entourer d’amour, ne pas être séparée de ceux que j’aime et surtout, n’avoir jamais besoin d’aller voir un médecin !



Nathalie Marly, merci pour cette rencontre autour de votre livre "Instant frivoles" .


Plongés dans le bain des récits, nous avons aimé votre style descriptif, ces doses d'humour voir d'auto-dérision distillées délicatement, ce parfum subtil d'émotions et d'humanité qui se dégage de vos héroïnes. Comment passer outre ces références à Venise, Sting et son magnifique fragile", l'hymne à ces femmes de coeur, fragiles elles aussi !  Instants frivoles, un livre qui nous rappelle que nous sommes des êtres de passion plus encore que de raison, et qui chante la vie, belle comme chacun peut la construire, la désirer, l'imaginer.

Instants frivoles " sorti en février 2011 aux éditions Dricot ISBN 978-2-87095-386-0 vendu dans toutes nos librairies régionales et au-delà au prix de 13.50 euros

Mise à jour le Samedi, 05 Février 2011 10:21