Regards, le film de Paolo Zagaglia remporte deux prix au festival de Vérone.
Écrit par Jean Wiertz   
Dimanche, 18 Septembre 2011 19:03
  

Le  film "Regards" de Paolo Zagaglia (Belgique 2011) vient de remporter en ce mois de juillet 2012, deux prix au festival de Vérone : celui du jury et celui du Ciné Club.

Fantastique surtout quand on sait que le budget du film était de 7000 euros. Passion, talent, amitiés, force de conviction et de travail, sont quelques-unes des clés qui ont permis à ce film de voir le jour.

Paolo qui écrit  des chroniques cinéma sur Best of Verviers est un homme de talent, particulièrement  discret et aujourd'hui, enfin,  officiellement reconnu avec ces prix au festival italien. Nous sommes particulièrement heureux pour lui. Nos félicitations Paolo !

 

 Retour sur le film :

 

 

 Avec Jean-Louis Sbille, Marie-Elizabeth Dricot, Martine Borg …Le personnage principal du film, un homme d’une soixantaine d’années, griffonne le nom « Frantz » sur une enveloppe, qu’il range à coté de deux autres lettres sur son bureau.

Il sort alors de chez lui pour aller au café « Heuse », où il passe de longues heures à observer les clients, et à imaginer leur vie à travers les gestes, les regards, les bribes de conversation.

Le café est tenu par Josette et sa sœur Arlette, paraplégique et muette, immobilisée sur une chaise près du comptoir. L’homme apparaît un peu comme l’Ancien de ce microcosme, garant de la cohésion du groupe. Alors que l’Ancien trouve son bonheur à imaginer des histoires, Arlette se laisse porter par ses émotions, et en particulier par l’amour qu’elle éprouve secrètement pour l’Ancien, et par son affection pour une jeune femme qui multiplie les rencontres amoureuses et les déceptions…

 

Aux séquences dans le café se juxtaposent des scènes où l’on voit un jeune homme attendre le retour de sa compagne, d’autres encore nous montrant une petite fille à la balançoire, pendant que sa maman coupe du bois avec une tronçonneuse usagée.

 

Le film de Paolo Zagaglia se situe dans une sorte de no man’s land, où des destins brisés par une séparation tentent de s’accrocher à la vie, chacun selon ses possibilités : en s’octroyant une nouvelle chance si on est encore jeune, en évoquant les années de bonheur, en tissant des liens imaginaires, en s’accrochant à ses rêves, ou encore en faisant modestement son travail.

 

Le réalisateur nous montre une humanité où les rêveries ont autant d’importance que le réel, en ménageant quelques traits d’humour, tel ce couple –le seul a encore être ensemble- qui ne se regarde jamais.

 

Attentif aux petites gens, le cinéaste compose un film qui ressemble à une chanson triste, dans laquelle des dialogues très  écrits et des scènes à forte coloration symbolique feraient office de couplets, et où le regards seraient le refrain. Une chanson, qui serait un hommage à la fidélité : à l’épouse disparue, à la sœur handicapée, au compagnon absent ou repenti…

 

La sincérité de Paolo Zagaglia, l’empathie pour ses personnages, le jeu simple des acteurs finissent par gagner l’adhésion, malgré l’absence de moyens techniques et financiers (le film a été réalisé avec un budget de 7000 euros).

Au final, un joli film, une œuvre modeste dans le bon sens du terme qui parvient à aller au bout des objectifs que le cinéaste s’est fixé.

 

Mise à jour le Dimanche, 29 Juillet 2012 07:23