Taïga rouge Aire Libre
Écrit par Best of Verviers   
Lundi, 02 Juin 2008 20:36

La Taïga en hiver est un univers si rude que personne ne peut s’y trouver... Détrompez-vous car durant cet hiver 1920, au sortir de la révolution russe, ils sont nombreux à fuir le bolchevisme. Ferdynand, étudiant en médecine à Saint-Pétersbourg était pourtant le premier à défier la police du Tsar. Il était le plus excité, le plus intransigeant et le plus « politique » mais le commissaire politique l’a trouvé trop bourgeois. « Je voudrais bien être un vrai Bolchevik. Mais ils ne veulent pas …»dira-il. Seule solution, fuir au travers de ces froides et sombres  forêts de Transbaïkalie où continue aussi cette guerre civil.

Il entreprend dès lors une longue marche dans cette taïga devenue rouge de sang et y rencontre Djam, homme fier qui manie aussi bien les armes que les âmes. Djam sera son sauf-conduit, le garant de sa survie au cœur de cet enfer où les bolchéviques que Djam compare à l’ouragan rouge, ont tout balayé : des milliers de cosaques qui ont perdu la bataille de Khalit, des Tartares qui ont fui avec leurs familles et leurs troupeaux, des paysans, des mineurs,...  Entre les loups, les gardes rouges, les cosaques de l’armée blanche, malheur à qui tombera entre leurs griffes. Djam conduira Ferdinand tout droit vers son peuple celui des Soyotes. Celui-là même qui l’a banni pour avoir aimé la princesse soyote promise à un chef mongol en échange de leur protection.  Cette princesse a besoin d’un guérisseur pour soigner le terrible mal qui ronge ses yeux. Ferdinand, le médecin doit la sauver pour sauver aussi son ami. Y arrivera-t-il ? C'est Perriot, un jeune dessinateur de 22 ans découvert à l’école de la bande dessinée d’Angoulème, qui nous fait revivre avec son grand talent naissant cet univers impitoyable par un dessin sombre, violent et ironique. Quant à Arnaud Malherbe, le génial scénariste, il est hanté depuis gamin par le galop des chevaux dans la steppe mongole.  Il  puise son inspiration dans les récits littéraires du « baron fou » et de Ferdynand Ossendowski, modeste géologue contraint l'un comme l'autre de traverser la steppe mongole au début des années 20. Dire que cette histoire a été écrite dans un café parisien, empli de fumée de cigarettes d’avant loi. Interpellant et poignant !  Prix 15 euros, 80 pages,

HTML clipboardTaïga rouge Aire Libre chez Dupuis Perriot-Malherbe 

Sorti en juin 2008

Mise à jour le Mardi, 02 Septembre 2008 20:58