L’impertinence d’un été : Tome 2/ 2
Écrit par Best of Verviers   
Dimanche, 08 Mars 2009 22:03

Voici enfin la suite de « l’impertinence d’un été » ! Nous l’attendions avec une certaine impatience, il est vrai.

Dans le Mexico du début des années 1920, la liberté était la condition première pour laquelle de nombreux artistes s’y installaient, une époque où tous les rêves étaient permis.

Denis Lapière nous emmène dans les pas de deux personnages de légende. Ceux du photographe Edward Weston et de la belle Tina Modotti. Il réussit pleinement à nous faire vivre cette époque par le biez d’un personnage fictif, le peintre français Théophile Genet.

Lapière nous fait découvrir les idéaux et les passions qui ont animé ces artistes, hommes et femmes, en quête de « La liberté » Ce double récit, superbement illustré avec à la fois une touche mélancolique ainsi qu’une palette d’émotions qui nous plonge au cœur de la vie et des gens de ce Mexique des années vingt. Mélancolie et émotions se retrouvent tout au long de ces deux tomes dans les dessins de Pellejero.



Indépendance individuelle, liberté sexuelle semblaient être les conditions à l’épanouissement artistique. Une période qui s’est vécue comme « une parenthèse enchantée, une sorte d’été sans fin entre deux révolutions sanglantes. »

Voici donc l’histoire complète de deux personnages de légende. Femme libre, artiste passionnée, perpétuellement en recherche tant sur la plan artistique que sur celui des idées, Tina Modotti va vivre ces années mexicaines comme une ouverture pour sa vie. Elle sera intimement liée au photographe Edward Weston qui est considéré comme un pionnier et comme l'un des artistes de la "franche photographie" américaine.

Début des années vingt, Weston va expérimenter de nouvelles techniques, rechercher des motifs abstraits, des angles de prise de vue et des conditions d'exposition originaux. Il photographiait par exemple des fragments de nus et de visage. En 1922, il finira par renoncer au pictorialisme en faveur de la photographie pure.

C’est en 1923 que Weston quittera sa famille à destination du Mexique avec l'un de ses fils et surtout avec son associé professionnel et romantique, Tina Modotti. Leur relation provoqua de nombreux remous dans les médias. Ils exploitèrent un studio de portrait jusqu'en 1926. Weston noua des contacts avec des intellectuels et artistes mexicain comme Frida Kahlo et Diego Rivera qu'il photographia. A côté du portrait, Weston se spécialisa dans le nu et la nature morte notamment des objets de l'artisanat mexicain. Il parcourut tout le pays à la recherche de clichés réalistes, de formes dépouillées et sobres.

 

Ce tome 2 nous amène petit à petit vers le désenchantement, la fin de l’été, dans ce Mexico en mutation. Cette période d’effervescence politique, artistique et amoureuse  touche à sa fin. Tina se retrouve seule livrée à ses doutes, en perpétuelle recherche d'elle-même, brillante, mais incapable de choisir. La peur de devoir renoncer à ses choix puisque si elle s'engage dans l'un, elle devra renoncer à d'autres.

La situation politique évolue aussi et quelque temps plus tard, la belle unité d’idées finira par s’effilocher au sein même des artistes entourant Tina et Edward.

C'est à ce moment que la vie transite vers une autre saison. Tina toujours hantée par ses doutes, ses passions et ses rêves laissera place dans sa vie à un long hiver puisqu'après sa rupture avec Tina Modotti, Weston s'installera à Carmel sur la côte Pacifique de la Californie en 1927. Quant à nous, nous resterons fasciné par cette BD, histoire de deux artistes passionnés contée et dessinée par deux non-moins talentueux artistes.

Dessins de Pellejero

Scénario de Lapière

Collection : Aire Libre chez Dupuis

Prix : 14,50 euros

Parution 7 mai 2010


Tome 1

Mexico 1923, un soir d’été ! Si nous y sommes plongés, c’est parce que Ruben Pellejero, l’espagnol arrive à retranscrire avec tant de justesse les lieux et émotions. Il réussit à créer une atmosphère dont on ne s’échappe plus. Les bars, le jeu d’ombres ou de nuages avec le soleil, les ruelles, les peintures des artistes sur les murs des bâtiments (muralistes), l’esprit de révolution,…

Toute une ambiance !  

Mexico 1923, c’est donc l’espoir d’artistes en quête de libération des arts, de révolution communiste. Politique et développement artistique pour un nouveau monde à créer.

 

L’impertinence d’un été est le titre de cette histoire. Edward Weston a abandonné sa femme et ses enfants pour rejoindre sa maîtresse Tina Modotti, fille d’émigrés italiens, actrice à Hollywood puis photographe. Les deux amants découvrent que la révolution est source de création.

« Nous devons participer au pouvoir et garantir les conditions de notre création. »

« La liberté d’être, de penser et de vivre. Puissante qui te transforme et transforme le monde : La liberté révolutionnaire ….. sauf qu’à l’époque… nous ne nous sommes pas posés la question de savoir ce que la liberté allait faire de nous.»

Premier tome, crédité d’un réel coup de cœur !

 


 

Parution 6 mars 2009

Prix : 14.50 euros

56 pages chez Dupuis.

Mise à jour le Samedi, 08 Mai 2010 09:58