Photographie animalière, quand l'homme et la nature ne font plus qu'un.
Écrit par Renaud Tiquet   
Jeudi, 05 Novembre 2009 15:19
Il y a quelques années, lors de mes fréquentes balades en forêt, je me suis rendu compte que l'envie de figer mes rencontres animalières via la photographie se faisait de plus en plus présente en moi.

Le fait de pouvoir visionner à nouveau autrement que dans mes pensées ou en complément : des tête-à-tête ; des ambiances ; des moments privilégiés m'ont ouvert à la photographie.
Le matériel est devenu démocratique, économiquement parlant accessible au grand public ; ce qui m'a permis d'y accéder en restant dans mes moyens.
 

Avant l'achat, il faut tout de même se renseigner sur le matériel qui est bien spécifique à son usage respectif.
Voici un petit récapitulatif des mes éléments, issus d’une acquisition étudiée:
Boîtier:
- Nikon D50 (un boîtier qui convient parfaitement à mes attentes)
Objectifs:
- 18/55mm Nikkor (pour les paysages) ;
- 55/200mm Nikkor (pour les portraits) ;
- 70/300mm macro apo sigma (pour tout ce qui est macro) ;
- 170/500mm apo sigma (pour le gibier).
 
Etant donné qu'il n'est pas toujours évident d'obtenir une certaine proximité avec l'animal sauvage, il est préférable d'opter pour une longue focale. 
Je travaille généralement avec le 500mm ; il permet de rester assez distant, ce qui engendre une conservation de la totale quiétude du sujet photographié. Une sérénité que l'on se doit de respecter en toute situation.


Une bonne photo est le fruit d'un long travail sur le terrain : un travail de patience ; une étude des lieux ; une connaissance des habitudes de l'animal convoité ; de longues et fréquentes heures d'observation ainsi qu’un subtil déchiffrage d'indices qui trahissent la présence potentielle d'un animal.



Ce n'est qu'après cela que l'observation devient possible et sans dérangement.
Pour se fondre dans le paysage, il est important de ne pas contraster avec celui-ci sachant que l'animal voit en noir et blanc.
Afin de remédier à cela, on optera pour des couleurs qui ont une harmonie avec l'environnement sélectionné.
Les vêtements du quotidien sont en 2 dimensions, sans reliefs.
La tenue idéale sera en 3 dimensions, plus communément appelée "Ghillie".


Cette dernière, tout en accroissant la discrétion, nous permet une parfaite symbiose avec les végétaux alentour.
Je pratique deux techniques pour photographier: l'approche et l'affût.
 
L'approche:
Cette technique consiste à ne pas rester fixe à un point donné. Elle permet de se déplacer en plusieurs lieux sur une même journée, ce qui accroît les chances de croiser un animal. 
Je me promène en tenue Ghillie en prenant soin d'être à contrevent et de ne faire aucun bruit ni geste démesuré. Un déplacement pas à pas.
Le moindre bruit, par exemple celui d'une branche qui craque sous le pied, peut réduire à néant le travail accompli. Dès la vue d'un animal, la précipitation n'engendre que du négatif, tant pour ce dernier que pour le photographe.
A mes débuts, je n'arrivais à photographier que des animaux en fuite. Je me suis rendu compte que ma précipitation était la cause de ce problème. 
 
Avec les années, j'ai appris à gérer cela. J'ai commencé par ne plus me précipiter dès que l'animal se trouvait dans mon champ de vision, mais à attendre qu'il soit dans un bon angle et une jolie pose pour la prise de vue. Ensuite, l'expérience m'a appris que le cadre dans lequel l'animal se présentait n'était pas à négliger. En effet, rien de plus beau qu'un animal en toute quiétude dans son milieu naturel: un brame dans la brume ; une biche traversant la rivière ; un sanglier en forêt enneigée ; un faon en sous-bois ou un renard à son terrier, etc.
 
L'affût:
Il permet de rester à un point fixe. Deux possibilités s'offrent alors au photographe: le naturel ou le portable.
L’affût naturel sera déjà sur place ou sera à concevoir. Celui sur place sera un affût tel un mirador sur hauteur ou à même le sol, ce qui est plus judicieux pour le photographe.
La prise de vue faite sur hauteur aura tendance à écraser le sujet, ce qui donnera une mauvaise perspective. Par contre, celle au sol donnera de l'ampleur au sujet.
Le gibier ne se méfiera pas d'un mirador qu'il a l'habitude de voir, pourvu qu'il ait été construit quelques années auparavant. 
L’affût naturel fait d'un agencement de branches et confectionné sur place pourra se fondre dans le décor pour autant qu'il soit discret. Le but de l'affût naturel est qu'il évite tout transport de matériel. 
L’affût portable varie et se présente sous des formes différentes. J’ai constaté, après utilisation, que le modèle de  chez Décathlon était trop transparent ; un rayon de soleil au travers laisse percevoir des ombres chinoises. Il faudra donc le placer intelligemment. Il en existe pour toutes les bourses, bien le choisir permet d’éviter de faire un mauvais achat.
L’alternative à l’achat est de faire sa propre confection ; c’est à ce petit jeu que je me suis prêté. 
Je suis parti d’une chaise pliante qui offre comme caractéristiques d’être légère, de ne pas être encombrante et surtout d’être très confortable (ce qui est impératif lors de longues heures en affût). Je l’ai munie de tubes PVC (pour leur légèreté), avec différents points de raccord.
 
Une toile camouflée pour recouvrir le tout et le voici fin prêt à être exploité. Il a toutes les qualités que présentent les affûts disponibles sur le marché et il est surtout moins onéreux.



La photographie animalière est une activité de plein air. Souvent seul, le photographe jouira d’une liberté tant physique que mentale. Des sens tels que l’ouie et la vue vont s’aiguiser au fur et à mesure des sorties. Le respect de la faune et la flore restera le maître mot.
 
Peut-être nos chemins se croiseront-ils en forêt ?
En tout cas, j’espère vous avoir donné l’envie d’enfiler vos bottes pour de longues et silencieuses balades parmi toutes ces richesses naturelles.



Bien à vous, Renaud Tiquet   

  

Mise à jour le Jeudi, 12 Novembre 2009 07:08