Jean-Marie Poncelet portraitiste d'oiseaux : Un site d'exception
Écrit par Best of Verviers   
Vendredi, 23 Octobre 2009 16:27
Jean-Marie Poncelet, vous êtes l'auteur d'un des plus beaux sites de photographie animalière, principalement axé sur les oiseaux, que nous ayons pu trouver. Toutes nos félicitations !  Qu'est-ce qui vous motive au départ à vous intéresser à la nature ?

J-M Poncelet : "Tout d’abord bonjour Christophe et bonjour à vos lecteurs. J’ai vécu à Stembert pendant 37 ans et, les 18 premières années de ma vie, j’ai eu la chance de les passer avec mes parents, ma sœur et mon grand-père maternel qui était tendeur et amateur d’oiseaux… un passe temps à l’époque assez courant. J’ai donc grandi aux milieux des passereaux, nous avions à la maison des Chardonnerets élégants et des Linottes mélodieuses. Tout petit, mon grand père m’a initié à la reconnaissance visuelle et auditive de cette famille d’oiseaux… m’apprenant également à utiliser des appeaux pour pouvoir les attirer."
Les oiseaux pour vous, c'est vraiment devenu une passion ?

Mon épouse Joëlle trouverait sûrement le mot passion un peu faible… c’est une grande passion… Mais j’ai beaucoup de chance, car Joëlle et ma fille Aude aiment beaucoup la nature et les oiseaux. Joëlle m’a même accompagné à une formation en ornithologie de terrain et ce, pendant deux ans, au cours du soir, il faut savoir qu’elle aussi est petite fille de tendeur. Cette formation m’a permis de mieux connaître le comportement des oiseaux, de pouvoir les identifier lorsque je les photographie, de connaître le milieu dans lequel je peux les trouver et de pouvoir les reconnaître aux cris et aux chants. Comme je dis souvent, les oiseaux, on les voit d’abord avec ses oreilles.


Quel est l'oiseau que vous préférez photographier ?


Ils sont tous intéressants à photographier, mais j’ai un faible pour le Chardonneret élégant… et plus particulièrement pour le photographier à l’approche. Je les repère aux cris, puis j’essaye de m’en approcher le plus près possible ce qui est plus facile lorsqu’ils sont occupés à manger sur les chardons.

 


Celui qui demande le plus d'effort, de difficulté à être photographié ?

Je ne parlerai pas d’effort mais de patience. Ce n’est peut être pas le cas pour tous les photographes mais en ce qui me concerne, je dirai le Martin pêcheur car j’ai déjà attendu plusieurs heures pour pouvoir faire une photo… et pas toujours une bonne photo.


Un souvenir particulier ?

Oui… un jour du mois de février 2005 où j’ai pu faire découvrir à ma famille un oiseau assez rare en nos contrées et que mon grand père m’avait fait découvrir pour la première fois en 1968 et que je n’avais plus vu qu’une seule fois depuis : le Jaseur boréal.

 

 

 

Votre endroit de prédilection pour les photos d'oiseaux. Parlez-nous en?

Il m’est difficile de n’en citer qu’un seul tellement il y a d’endroits où la beauté de la nature s’offre à nous, mais je vais, quant même, en citer un qui porte le doux nom de Paradis, un petit hameau de la commune de Harzé, très riche en biodiversité et qui me permet d’assouvir ma passion des oiseaux.


Notre région regorge d'oiseaux. Quels sont ceux que l'on peut observer et qui sont peu connu ou plus rares ?

Effectivement comme notre région possède divers biotopes (Fagnes, lacs, rivières, forêts, plaines et villes), nous avons la chance d’avoir une diversité d’espèces importante. Je ne citerai que : la Pie-grièche grise nicheuse en Fagnes de même que le Tarier pâtre, le Cincle plongeur que l’on retrouve même sur des petits ruisseaux ou rus (Ru de Bilstain). 

En période migratoire, aussi bien celle de printemps que d’automne, il est possible de voir dans notre région énormément d’espèces et même parfois des raretés que la majorité des gens seraient bien en peine de reconnaître et même de voir… notamment les Pouillots ibériques se cachant dans nos haies et seulement reconnaissables au cri… Une autre espèce bien plus visible, quoique parfois seulement audible, est la Grue cendrée qui passe régulièrement dans notre ciel au mois d’octobre pendant son périple vers les contrées plus chaudes. Mais je crois que simplement regarder les Mésanges, les Rouges-gorges, les oiseaux de nos jardins peut déjà nous réjouir. Pour ceux qui n’ont pas de jardin, une petite balade en bordure de Vesdre leur permettra d’y voir Canards, Poules d’eau, Mouettes et parfois le Martin pêcheur (assez présent même au centre ville). 


Qu'est-ce qui vous plaît dans cette alliance : photos, nature ?

Se retrouver dans la nature au milieu des oiseaux, à proximité de certains mammifères (cervidés, mustélidés) regardant les papillons voler de fleurs en fleurs est pour moi un vrai moment de bonheur, une thérapie contre le stress de la vie quotidienne. De plus ramener des souvenirs de ces moments et de pouvoir les partager avec d’autres prolonge l’émotion ressentie.



Quel matériel photo utilisez-vous ?

Je suis "Canoniste"… tout simplement. C’est Canon qui a sorti il y a quelques années le premier réflex numérique (EOS 300D) que j’avais acheté.

Mes boitiers un canon EOS 1D MKIII et un canon EOS 7D. Mes optiques orientées oiseaux : canon EF 300/2.8 L IS USM, canon EF 400/5.6 L USM et canon EF 500/4 L IS USM.

Vous utilisez le nouvel appareil Canon EOS 7D de puis peu. Un coup de coeur ?

J’aime avoir deux boitiers lorsque je fais une sortie. Premièrement par sécurité il suffirait qu’un soit défectueux. Deuxièmement, et surtout, pour avoir directement sous la main un objectif orienté oiseaux en vol et une autre focale plus longue pour faire les oiseaux posés.

J’avais le canon EOS 50D que mon épouse utilise pour les paysages et les fleurs, je me suis donc tourné vers le nouveau canon EOS 7D qui avait fort bonne presse…. Et je ne le regrette vraiment pas, car son autofocus est très rapide et précis.

Votre site est tout simplement magnifique, avec des images qui ne le sont pas moins. C'est un travail énorme. Racontez-nous ?

Le plaisir de faire de la photo ne serait rien s’il n’y avait pas moyen de le partager avec d’autres… ce que je fais sur pas mal de forums et via mon site internet. Même si la mise à jour de celui-ci est fastidieuse, je m’oblige de l’actualiser au moins deux fois par mois… un site internet doit vivre. Certaines périodes de l’année sont plus calmes mais lorsque les oiseaux sont là et que les conditions de lumière sont optimales, ce sont parfois des centaines de photos à remettre dans les différentes galeries. Je trouve que cela en vaut la peine.

Comment se passe une journée sur le terrain?

C’est fort variable cela va dépendre du type de sortie que je compte faire, il n’y a pas de recette miracle. Un affût est parfois préparé par de multiples repérages préalables sur le terrain. C’est peut être un endroit qu’on m’a signalé, trouvé sur les sites internet spécialisés ou peut être repéré lors d’une balade familiale. Un très bon affût est la voiture. Outre le fait qu’elle soit confortable, les oiseaux n’y prêtent guère attention. Un simple filet de camouflage, attaché à l’intérieur, me permet de me cacher et de cacher mon matériel.

J’aime aussi beaucoup ce que j’appelle la balade photo, seul ou en famille, j’ai toujours un appareil avec moi et je photographie les espèces rencontrées. Au cours de cette promenade, si j’entends ou aperçois quelque chose d’intéressant, je tente une approche.

Mais que ce soit l’une ou l’autre technique, la connaissance des oiseaux, et surtout la connaissance de l’oiseau dans son milieu, est primordiale.

Qu'est-ce qui vous motive aujourd'hui ?

La beauté de la nature et des oiseaux qui nous entourent. Il y a tellement de belles choses à voir et à faire découvrir près de chez nous. Je n’ai pas besoin de partir dans des contrées lointaines je préfère photographier nos oiseaux. C’est vrai que je vais parfois à l’étranger chez nos voisins (France et Pays-Bas) car certaines de nos espèces y sont encore plus nombreuses ou nicheuses alors que chez nous elles n’étaient que de passage.



Votre prochain défi pour votre site et passion ?


Défi est un bien grand mot… nous partons, début novembre, en Champagne, espérant y rencontrer les Grues cendrées qui, généralement, font une halte au lac du Der avant de reprendre leur grand voyage vers le soleil. Pour vous donner une petite idée : en 2007, environ 60000 individus tandis qu’en 2008 environ 30000 Grues cendrées stationnaient dans cette région lors de notre séjour. Un vrai régal pour les ornithologues et les photographes animaliers.



Merci Jean-Marie, on serait heureux de vous retrouver de temps en temps pour une chronique animalière sur les oiseaux, sur notre site ?


Avec plaisir ! Je ferai donc une halte en bord de Vesdre pour ma première chronique. Merci à vous aussi.

 

http://www.jmponcelet.be/

Mise à jour le Samedi, 31 Octobre 2009 23:30